Yannick Neuder réagit aux mesures « anti-déserts médicaux » annoncées par le gouvernement et formule des contre-propositions
La ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale des Professions de santé, Mme Agnès Firmin le Bodo, a formulé aujourd’hui des mesures censées lutter contre la désertification médicale.
Le député s’étonne tout d’abord que les annonces constituent une simple redite des intentions d’Emmanuel Macron déclarées en janvier dernier alors qu’elles étaient déjà vivement critiquées par les professionnels pour leur manque d’ambition face à l’urgence (4 000 postes d’assistants médicaux, nouvelles maisons de santé). Yannick Neuder déclare : « en retirant des annonces les mesures déjà annoncées en janvier dernier, il ne reste plus grand-chose dans ce ‘plan’. Les postes d’assistants médicaux constituent une avancée louable mais il y a tant d’autres chantiers qui doivent s’ouvrir… »
Ce même plan contient à nouveau les mesures décriées d’engagement des médecins à adhérer à une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) discutées à l’occasion de la proposition de loi du député Valletoux et ayant entrainé une levée de boucliers des professionnels. C’est une impasse selon le député qui s’inquiète des conséquences de cette mesure. Elle constitue selon lui les prémices d’une politique de coercition avec à la clé un désengagement et des déconventionnements des médecins.
Concernant les effets de ces mesures, Yannick Neuder considère qu’il y a peu à espérer de ce qu’il qualifie de « rustines qui ne remettent pas en question les défaillances structurelles du système de santé en France. »
Il évoque par ailleurs les grands chantiers qui doivent, à ses yeux, mobiliser toute l’énergie du gouvernement et qui feront l’objet d’une initiative parlementaire lors de la reprise des travaux à l’Assemblée nationale :
– Refondre les études de santé avec la suppression du concours de 1er cycle des études de santé pour le remplacer par un examen avec une note éliminatoire ;
– Maximiser la création de centre de soins non programmés sans rendez-vous pour désengorger l’hôpital ;
– Libérer du temps médical au médecin d’abord en débureaucratisant la profession et en créant un statut de médecin-employeur pour l’embauche plus souple de personnel d’appui pour la gestion des cabinets ;
– Réduire et assouplir le cadre et les procédures de création de centre d’imagerie médicale pour créer des clusters territoriaux : soins de premiers recours, biologie, imagerie ;
– Un plan « santé partout » qui développe l’accès à la biologie délocalisée et la télémédecine ;
-→Un plan massif d’investissements dans les facultés et la revalorisation des MSU (Maître de Stage des Universités) ;
– A plus court terme, il plaide pour la création de passerelles pour les paramédicaux qui peuvent en une poignée d’années devenir des médecins.
Le député déclare : « On ne s’attendait à rien mais on est quand même déçus. Le gouvernement procrastine et ne met aucune mesure structurelle sur la table. Le système est encore bien trop rigide, continue à broyer des milliers d’étudiants en médecine. En ce sens, ce gouvernement est conservateur quand il ne faut pas… »
Dr. Yannick NEUDER
Secrétaire national à la santé du shadow cabinet
Député de l’Isère
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