Valérie Pécresse : « Après l’invasion russe de l’Ukraine, les trois défis que l’Europe doit relever »
Vladimir Poutine a attaqué la capitale ukrainienne, le 25 février. La candidate à l’élection présidentielle considère que la France et l’Europe doivent être fortes et unies pour assumer les responsabilités qui leur incombent dans ce conflit.
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine nous rappelle que la paix n’est jamais acquise, même en Europe, même à deux heures de Paris. J’en ai la conviction depuis de nombreuses années, pour avoir été aux côtés de Jacques Chirac lors de la guerre dans les Balkans et aux côtés de Nicolas Sarkozy lors du conflit en Géorgie. C’est pourquoi, dès l’annonce des exigences russes en fin d’année dernière, j’avais proposé un plan d’ensemble pour trouver une solution diplomatique pour la paix sur l’ensemble du continent européen.
Nous n’en sommes plus là. Vladimir Poutine a décidé de faire parler les armes et de faire rouler ses chars au travers de l’Ukraine. Les premières victimes sont à déplorer, et leur nombre risque fort de s’accroître dans les heures à venir.
La première mesure est d’obtenir un cessez-le-feu pour éviter un désastre plus grand encore. Je souhaite que la communauté internationale unie l’exige et que l’on saisisse le Conseil de Sécurité en ce sens. Le veto russe bloquera une telle résolution, mais au moins cela permettra de manifester l’unité du reste de la communauté internationale contre l’agression russe. Si un cessez-le-feu intervenait dans les prochaines heures, la recherche de solutions diplomatiques serait à nouveau possible. Vladimir Poutine doit savoir que l’alternative est de faire de son pays un État paria en Europe et plus largement au sein de la communauté internationale.
Une solidarité sans faille doit également se manifester pour condamner et sanctionner les exactions de Vladimir Poutine et mettre en œuvre sans délai des sanctions drastiques, qui ciblent personnellement les responsables de cette guerre et leurs proches.
Cette solidarité doit se manifester en France d’abord. J’ai toujours prôné une attitude ouverte envers la Russie, mais la complaisance de ceux qui ont pris le parti de Vladimir Poutine est inacceptable. Je dénonce les compromissions des candidats sous l’influence politique et financière de Moscou au risque de compromettre les intérêts de la France. Je demande la convocation sans délai de la représentation nationale pour débattre de cette situation de crise, conformément à la Constitution. Solidarité aussi au sein de l’Union européenne, pour laquelle cette guerre doit être un électrochoc. Le temps de la naïveté est terminé. Désormais, la plus grande lucidité s’impose. Solidarité, enfin, avec nos alliés de l’OTAN, dont certains à l’Est du continent, craignent pour leur sécurité.
Tout doit être fait pour protéger les populations civiles et l’on doit sans délai mettre en place un plan d’aide humanitaire. Si la situation l’exigeait, je souhaiterais que la France manifeste sa solidarité en accueillant des réfugiés ukrainiens, qui justifieraient de ce statut, bien davantage que les faux réfugiés qui sont indûment entrés en Europe ces dernières années. Le gouvernement ukrainien a aussi présenté des demandes en matière d’équipements de défense. Je souhaite que l’on y réponde de manière positive et concertée.
Cette crise nous oblige à relever plusieurs défis. Le premier défi est celui de la paix, en arrêtant de penser qu’elle va de soi. Là encore, soyons reconnaissants au Général de Gaulle qui a souhaité doter la France d’une force de dissuasion. Notre dissuasion doit rester la pierre cardinale de notre sécurité, au-delà de l’effort plus général de défense qu’il faudra maintenir. Le second défi est celui de la sécurité des pays membres de l’Union européenne. Trop de nos partenaires ont baissé la garde au fil des ans, pour s’en remettre au seul parapluie américain. Nous, Européens, toujours solidaires dans l’OTAN, devons nous doter d’une véritable capacité de défense autonome. Le troisième défi, face au chantage gazier russe, est celui de notre indépendance énergétique au sein de l’Union européenne. Le dernier défi est celui de notre souveraineté alimentaire et agricole.
La France, qui préside aujourd’hui le conseil de l’Union Européenne, doit être une force de proposition pour relever ces défis. Nous avons aujourd’hui rendez-vous avec l’Histoire. La France doit être forte et unie pour assumer les responsabilités qui lui incombent.
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