Une délégation des cadres du Morbihan au Siège de l’UMP
Les “cadres de l’UMP” se sont réunis le samedi 13 décembre dernier à Paris au siège du Mouvement.
La délégation des Morbihannais était composée du Président François GOULARD, du Secrétaire Départemental Olivier COULON, du Secrétaire Départemental Adjoint Hugues JEHANNO et de la Déléguée de circonscription Virginie ROBIN-CORNAUD.
Lors de cette réunion, Nicolas Sarkozy a clairement énoncé les trois priorités actuelles:
- Remettre le Parti sur le terrain des idées qui émergeront du dialogue engagé avec la société française. Dès le mois de janvier, une convention de deux jours sera organisée pour réfléchir au projet politique.
- L’UMP doit redevenir un parti de militants en doublant son nombre d’adhérents d’ici 2 ans. Ainsi, par leur plus grand nombre, les adhérents seront plus représentatifs de l’intégralité de la société française. L’UMP sera alors plus à même de répondre aux différentes attentes des françaises et des français.
- Construire une formation moderne qui ne se coupe ni de ses élus, ni de ses jeunes. Ainsi, sera créé un Comité des Maires et le mouvement des jeunes sera réorganisé. De même, le bénévolat doit être valorisé et les procédures de vote plus allégées permettront de solliciter l’opinion des adhérents plus régulièrement.
Lors de cette réunion, Nicolas Sarkozy en a profité pour annoncer qu’il viendrait prochainement deux jours en Bretagne car il a l’intime conviction que les attentes des bretonnes et les bretons sont de plus en plus en phase avec les idées de l’UMP.
Retrouvez ici l’intégralité du discours de Nicolas Sarkozy:
Merci d’être venus si nombreux alors même que vous devez assumer les frais de votre déplacement.
Merci également d’avoir si bien organisé dans vos départements et circonscriptions l’élection pour la présidence de l’UMP. Vous avez fait un travail formidable.
Qu’il me soit permis de rendre hommage à mes deux concurrents et amis, Bruno LE MAIRE, dont je salue la présence ici et Hervé MARITON. Et si cette fois ci cela s’est bien passé, le mérite leur en revient également grandement de même qu’au Secrétaire général de l’époque, Luc CHATEL, qui a porté l’organisation de l’ensemble.
Enfin, merci plus encore pour ce que vous allez faire. Ce matin je voudrais qu’on se parle vraiment franchement. Il va y avoir du travail, beaucoup de travail. Ceux parmi vous qui sont fatigués, ceux parmi vous qui ne sont pas motivés, ceux parmi vous qui n’ont pas envie, merci de nous le dire rapidement car nous avons besoin de gens motivés, de responsables qui ont envie, et de responsables qui ont de l’énergie à revendre.
Je suis bien décidé à donner des responsabilités à ceux qui le méritent. La méritocratie fait partie de nos valeurs !
L’habitude des postes, l’ancienneté dans les responsabilités, et même une amitié longue avec moi, n’est pas une garantie de garder ses responsabilités.
Tous les départements seront analysés. Tous les responsables, là où il n’y en a pas, seront nommés et tous les conflits seront tranchés.
Depuis mon élection, j’ai essayé d’abord de faire deux choses :
– La première, sans doute la plus urgente : apaiser notre famille politique. Ces deux dernières années, je n’accuse personne mais je veux qu’on regarde la situation telle qu’elle est et non pas telle que nous souhaiterions qu’elle soit, nous ont coûté cher, très cher, trop cher. Querelles d’égos, haines, destructions réciproques. Prises de parole dans les médias pour dire du mal exclusivement de membres de la famille, oubliant le Front national et le Parti socialiste. De ce point de vue, c’est un champ de ruines. Il y a tant de choses à dire sur le Président de la République et ses amis. Il y a tant de choses à dire sur Marine Le Pen et ses amis. J’aimerais qu’on évite d’être loquaces sur nos faiblesses. En tout cas dans l’expression publique. Et je pense qu’avec vous nous devons dire « plus jamais cette situation, plus jamais ».
– J’ai essayé de parler avec tout le monde pour essayer de comprendre les lignes rouges de chacun et le calendrier de chacun. Tous sont venus au siège de l’UMP et je les en remercie car le siège doit redevenir le lieu du rassemblement et non pas le lieu de la division, le siège doit être un lieu ouvert à chacun et non pas un blockhaus où on serait en lutte avec le monde entier. Quand il y a un problème dans la famille ou quand il y a un évènement à fêter dans la famille, ou quand il y a une discussion à avoir dans la famille, ça se tient ici au siège de l’UMP.
– J’ai voulu que nous mettions tout de suite de côté, pour que cela ne devienne pas un objet de querelles ou de polémiques, la question des primaires. Cela a été le premier sujet du Bureau politique, du premier Bureau politique. On se met tous ensemble au travail sur les primaires pour ne pas en faire un prétexte à discordes supplémentaires. Bruno LE MAIRE m’a proposé de confier cette responsabilité à Thierry SOLERE. J’ai trouvé que c’était une bonne idée et un très bon choix. Thierry SOLERE et son groupe travail, j’ai appelé Alain JUPPE, François FILLON, Xavier BERTRAND, tous ceux qui pourraient être intéressés éventuellement par les primaires pour qu’ils nous donnent un représentant. Le groupe de Thierry SOLERE est au travail. Je lui fais, ainsi qu’à son groupe, pleine confiance. Dans les deux mois, ils nous remettront un premier rapport d’étape. Il ne s’agit pas entre nous de savoir si on est pour ou si on est contre les primaires. La décision est prise. Il s’agit d’éviter de créer les conditions artificielles d’une polémique. On n’en n’a pas besoin. J’ajoute qu’on ne va pas passer deux ans à dire primaires, primaires, primaires.
Les primaires c’est très complexe à organiser. Il faut se mettre au travail. Notre mouvement politique ne travaillait pas assez. Il faut revenir aux fondamentaux et dans tout ce qu’il y a de fondamental, il y a le travail.
– La seconde action que j’ai voulu mettre en oeuvre immédiatement, c’est la constitution d’une équipe renouvelée, jeune, diverse. J’ai voulu que chacun puisse s’y sentir représenter.
Que les choses soient claires entre nous : il n’était pas question de m’entourer de mes seuls fidèles ou prétendus tels. N’oubliez pas que je suis dans la famille depuis près de 35 ans, que j’ai une histoire avec chacun d’entre vous, qui est faite de hauts et de bas. J’ai été cherché les talents partout, y compris chez ceux, et c’était leur droit, qui n’ont pas voté pour moi et qui ont voté pour un autre candidat. J’avais dit pendant la campagne que je n’avais pas d’adversaires dans ma famille politique, je continue à le penser et j’assume ces choix. Alors cela me vaut quelques grincements qui ne comptent pas à mes yeux au regard de l’impératif absolu du rassemblement.
Cette équipe est diverse. J’ai voulu qu’elle soit peu nombreuse. Je m’en excuse auprès de tous ceux qui avaient des responsabilités, qu’ils ne voient aucun désaveu dans le fait qu’ils n’ont pas été de nouveau nommés mais moi je ne serai pas à la tête d’une équipe où il y a 250 secrétaires nationaux, 54 vice-présidents et 28 secrétaires généraux, fussent-ils adjoints, parce qu’à un moment donné, la quantité rend illisible le message, les porte-paroles et l’incarnation des dirigeants de notre mouvement. Cette équipe est diverse, ils ne sont pas d’accord sur tout. Ils ont la liberté de parole. D’ailleurs, qui pourrait penser qu’on n’a pas la liberté de parole ? Mais j’exigerai, je veux que les choses soient claires entre nous, de chacun d’entre eux, qu’ils soient loyaux, solidaires et qu’ils privilégient le collectif. Je n’hésiterai pas à tirer les conséquences de comportements qui nuiraient à la crédibilité de notre équipe et de notre famille. Il n’y a pas de délits d’opinion dans notre famille politique, mais il est temps maintenant que chacun se mette au service du collectif et non pas à son propre service. Il y a une équipe. Cette équipe a la liberté de parole mais elle a un devoir : incarner la famille dans son ensemble et dans sa diversité.
Alors et maintenant ?
J’ai trois objectifs absolument prioritaires :
Le premier est un fameux défi :
Remettre notre parti au travail sur le terrain des idées. Le monde bouge, les problématiques évoluent sans cesse. Nous avons besoin d’idées nouvelles et nous avons par-dessus tout besoin d’approfondissement de notre doctrine sur beaucoup de sujets.
Nous allons rencontrer tous les acteurs de la vie économique, sociale, culturelle, associative, pour engager un dialogue approfondi avec la société française. Nous avons commencé hier avec Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et Luc CHATEL où nous avons été reçus à déjeuner par le bureau du Medef. Nous allons continuer la semaine prochaine où nous recevrons tous les représentants des professions libérales et des professions réglementées et nous continuerons au mois de janvier où nous recevrons toutes les organisations syndicales, associatives, tous ceux qui ont quelque chose à dire, tous ceux qui sont inquiets, tous ceux qui ont besoin de s’exprimer, tous ceux qui ont besoin d’être défendus. Il faut que l’UMP redevienne le parti politique qui assure la défense de ceux qui en ont besoin, qui écoute les idées de ceux qui en ont et qui nous aident à préparer les conditions de l’alternance. Nous organiserons chaque mois, c’est Nathalie qui en est chargée, des conventions thématiques sur le contenu desquelles nous consulterons systématiquement nos adhérents.
Premier rendez-vous : le Conseil National de la fin Janvier. Je saisirai le Bureau politique mardi de cette proposition mais j’ai déjà eu l’occasion de m’en entretenir avec un certain nombre d’entre vous, dont Bruno. Je voudrais que ce premier Conseil national porte nos débats sur la nature du projet que l’UMP doit proposer aux Français : quel degré de propositions ? Quel degré de précisions pour nos propositions ? Quel nombre de propositions ? A quels interlocuteurs voulons-nous nous adresser ? Quelle ampleur et quelle force doivent avoir nos propositions ? Qu’attendent les Français d’un projet politique en 2015 ? Comment les convaincre que ce projet sera utile et que nous tiendrons nos engagements ? Comment crédibiliser nos priorités ? Les questions, vous le voyez, sont nombreuses et je voudrais que nous réussissions à faire la synthèse des interventions dans un Conseil National dont je souhaiterais qu’il puisse se réunir sur deux jours pour que chacun ait la possibilité de s’exprimer.
Je ne voulais pas que l’on commence par une convention thématique qui aurait donné lieu à des déchirements pour savoir si on commençait sur l’économie ou sur l’Europe, sur l’immigration ou sur la sécurité. J’ai voulu qu’on ait un moment où l’on réfléchisse. Réfléchir, à ce qu’est un projet politique en 2015. Qu’est-ce qu’en attendent les Français et quelles sont les réponses qu’on doit apporter ? Je ne veux pas qu’on se précipite pour faire un catalogue de mesures inaudibles et quand elles seront audibles, que personne ne croit.
La deuxième priorité après le retour de l’UMP dans le débat d’idées, fort et novateur, je voudrais qu’on essaie de construire un parti de militants. Nous sommes 200.000. C’est trop peu ! A la fin de l’année prochaine, mon objectif c’est que nous soyons 300.000 et l’année suivante, 400.000 Mes chers amis, je connais bien les partis européens. Nos amis du Parti Populaire Espagnol sont 500.000 dans un pays de 42 millions d’habitants. Nous sommes près de 65 millions d’habitants, si nous ne sommes pas capables de doubler le nombre de nos adhérents, il faut qu’on aille faire autre chose. En tout cas moi, c’est mon objectif et je suis persuadé que c’est possible avec la perspective par ailleurs des présidentielles. C’est possible mais c’est surtout indispensable. Parce que plus nous serons nombreux, plus nos adhérents seront représentatifs de la France dans son ensemble. Soit on est un parti de militants, soit on est un parti de notables. A 200.000 on est ni un parti de notables ni un parti de militants. On est au milieu du gué. Il faut choisir. Pour moi c’est clair. Je veux une armée militante.
A cette fin, j’ai demandé :
– A notre Secrétaire général, Laurent WAUQUIEZ de fixer pour chacun de vos départements, chacune de vos fédérations, un contrat d’objectifs. Ceux qui les rempliront, auront une part plus grande des cotisations. Vous savez ma conviction : c’est que nos valeurs seront d’autant plus crédibles que nous nous les appliquerons à nous-mêmes. Nos valeurs, ce sont de croire au travail et de croire au mérite ! Mais aussi à la récompense : chaque semaine, on examinera plusieurs fédérations, on fixera des contrats d’objectifs et on travaillera comme cela.
Par ailleurs :
– Chaque mois, je recevrai avec l’équipe nationale tous les nouveaux adhérents du mois précédent. Quelqu’un qui fait ce geste extraordinaire de nous rejoindre, de prendre une cotisation, d’accepter de s’engager, c’est invraisemblable que dans le mois il n’y ait pas immédiatement contact avec les dirigeants du mouvement. Passer un an sans avoir aucune nouvelle alors qu’on a fait le geste de prendre une carte d’un parti, c’est une déception majeure ! C’est inadmissible ! Donc, tous les mois, on fera une réception des adhérents du mois précédent.
– Entre 17h00 et 18h00 un membre de l’équipe nationale recevra sans rendez-vous tous les adhérents de passage à Paris et au siège. Et naturellement, régulièrement, je le ferai moi-même. Ne nous étonnons pas que ce siège soit devenu un désert si, quand on arrive, on demande aux gens « qu’est-ce que vous venez faire ? ». Ce siège a beaucoup de qualités à condition qu’il y ait du monde qui y vienne et quand des adhérents viennent pour leurs affaires ou pour voir leurs familles ou tout simplement parce qu’ils sont à Paris, je souhaite qu’ils puissent être reçus tous les jours par un membre de l’équipe dirigeante. Par ailleurs on va essayer de s’organiser pour que la fédération de Paris ait son siège au centre. Ce n’est pas la peine de payer plusieurs loyers, il y a de la place ici, cela fera du monde et les militants de Paris sont bien sûr à accueillir.
– Chaque mois, je recevrai personnellement les cinq adhérents qui auront le plus d’adhésions nouvelles le mois précédent. Là aussi, vous savez, c’est comme dans tous les groupes, il y a des gens qui se donnent un mal formidable et puis il y en a d’autres qui ne font rien. Il est temps aussi de récompenser ceux qui nous amèneront de nouveaux adhérents.
- Par ailleurs, je viendrai régulièrement visiter un de vos départements. L’équipe nationale est à votre disposition pour faire toutes les réunions auxquelles vous nous inviterez. Si vous avez du mal à trouver des orateurs nationaux, n’hésitez pas à nous le signaler. Les membres de l’équipe nationale ont le devoir de faire plusieurs déplacements par mois. C’est le rôle des secrétaires nationaux et de l’équipe nationale.
Le troisième enjeu, c’est celui qui consistera à faire, à construire, à bâtir, le parti le plus moderne de France.
Il y a eu la campagne. Chacun a dit ce qu’il pensait sur le sujet. Moi j’ai un mandat : construire une nouvelle formation politique. C’est ce que je disais à nos amis du Medef, l’avantage avec les élections à l’UMP, c’est plus compliqué mais il y a une vraie légitimité. On n’est pas élu par les permanents du parti. On est élu par les militants. Les militants m’ont donné un mandat, celui de construire une nouvelle formation politique. Ce mandat, je l’accomplirai.
Je crois que notre organisation est obsolète, qu’il faut repenser de fond en comble notre façon de faire de la politique.
Nous allons donc, et c’est ce que j’ai demandé à Nathalie, avec un petit groupe autour d’elle, repenser complètement nos statuts. A titre d’exemples :
– nous allons créer un Comité des Maires UMP. Je suis préoccupé du fait que nous avons beaucoup de nouveaux maires – hommage d’ailleurs soit rendu à l’équipe précédente. Les municipales ont été gagnées, hommage soit rendu à Jean-François Copé et à son équipe-. Nous avons donc beaucoup de maires qui ne sont pas parlementaires et si on ne crée pas les conditions d’un groupe qui les rassemble, entre leurs obligations à la mairie, obligations de rassemblement et par ailleurs le fait qu’ils ne sont pas parlementaires, en 6 mois, ils auront perdu toute habitude de communication avec le parti. Nous, on perd tout ce qu’ils peuvent nous amener mais eux, ils perdent aussi une capacité d’influence sur la direction et la ligne politique du parti.
– Nous allons créer, dans les nouveaux statuts un Comité des Outre-mers. Il n’y a pas un Outre-mer français. Il y a des Outre-mers qui n’ont rien à voir. L’océan atlantique, le pacifique, l’indien, ce sont trois océans. Ce n’est pas la même chose, ce ne sont pas les mêmes responsables, ce n’est pas la même organisation. Donc on va créer un comité des Outre-mers qui nous permettra de revoir cette organisation et d’être beaucoup plus présents sur le terrain.
– Nous allons complètement repenser l’organisation des Français de l’étranger. Plus de 2 millions. On va faire des responsables par ville, on va revoir le partage des cotisations entre eux et nous et il faut que nous ayons une représentation des français de l’étranger intense, beaucoup plus importante. Par ailleurs il faut les alimenter par le biais d’Internet. On doit complètement nous moderniser.
– Enfin je voudrais que soit totalement réorganisé le secteur des jeunes dans notre Mouvement auquel j’attache une importance primordiale. Donc on va faire une équipe provisoire d’une vingtaine de membres mais nous allons débattre de la meilleure organisation. On est même prêts à envisager une autonomie pour le mouvement des jeunes mais il faut que cela change, il faut que cela bouge. Il faut que les jeunes ne soient pas bridés, avec le temps disponible qui est le leur, dans leur volonté de faire bouger les choses.
– L’organisation numérique de notre parti n’est pas du tout à la hauteur de ce devrait être les ambitions d’un parti moderne.
– Comme je m’y suis engagé, les courants seront supprimés mais dans les futurs statuts nous prévoirons une organisation par collège pour les instances de direction du mouvement. Si on ne fait pas cela, ce sera toujours les mêmes et de préférence une bonne petite liste unique. « J’accepte Paul, tu me rends Eric, j’ai oublié Chantal, tu me prends Sophie ». Ce n’est pas la représentation moderne d’un parti politique. On va faire des élections par collège. Il y aura le collège des parlementaires, il y aura le collège des maires, il y aura le collège des cadres, et chacun auront leur représentation, sinon il n’y a plus de cadres, il n’y a plus de secrétaires départementaux, il n’y a plus de délégués de circonscription et cela donne lieu à des équilibres qui sont sympathiques entre l’Assemblée nationale, le Sénat et le siège mais qui ne représentent en rien de ce qu’est la marche d’un parti politique digne de ce nom.
– Je voudrais également que les bénévoles soient systématiquement rassemblés pour une utilisation optimale de toutes les bonnes volontés, notamment au siège. Au service des Etudes, au service des Adhésions, on a besoin de bénévoles. Ils doivent être reçus, gérés, animés, et par-dessus tout, considérés.
– Je voudrais également qu’on revoie les procédures de vote pour les alléger afin de les rendre coutumières. Naturellement on ne va pas s’engager, cher Luc, dans la procédure de vote pour tout si je vous demande votre avis sur l’ordre des conventions thématiques ou sur telle ou telle chose. Vous aurez notamment à vous prononcer sur le nom de notre parti politique le moment venu. Il faut qu’on ait des procédures qui soient plus légères et qu’on se fasse confiance, qui soient plus légères.
Enfin, pour les cantonales, nous avons créé une équipe autour d’Eric DOLIGE -que je remercie- pour travailler sur le projet des cantonales et la stratégie des cantonales, les argumentaires. J’espère qu’on pourra faire un Conseil national en février sur le sujet. Pour les régionales, Valérie PECRESSE a accepté de coordonner le travail parce que, là aussi, chacun est libre dans sa région mais il y a besoin d’un minimum d’expression nationale. Le comité des maires, Hubert FALCO a accepté de le présider et le maire de Mulhouse, Jean ROTTNER, a accepté d’être porteur de tout le message des élus locaux. Enfin la Commission nationale d’investitures sera désormais présidée par Christian ESTROSI et nous allons notamment, même si je sais que la compétence pour les investitures cantonales c’est vos comités départementaux, passer devant la commission nationale tous les problèmes pour voir si on ne peut pas essayer d’arranger les choses quand il y a des discordes et des désaccords.
Et enfin, on a trouvé un candidat pour être trésorier, et il était volontaire. Daniel FASQUELLE va créer autour de lui un comité de 5 parlementaires en cours de constitution. On va tirer 5 militants au sort pour intégrer le comité financier de façon à ce que les militants puissent donner leur avis sur la gestion et le suivi des comptes. Et pour les militants tirés au sort, cela nous évitera d’avoir 5 inspecteurs des finances ou conseillers à la Cour des comptes. Après tout, que ceux qui donnent eux-mêmes l’argent vérifient ce qu’on en fait.
Enfin, en m’excusant d’avoir été trop long, et avant de passer la parole à Nathalie, à Laurent, puis de répondre à vos questions, je voudrais terminer par quelques brefs points qui touchent à des questions sensibles et politiques.
1) La ligne politique. Il n’y en a qu’une, elle est limpide. L’UMP a vocation à occuper tout l’espace entre le Parti socialiste et le Font national. C’est notre ligne politique. C’est notre vocation, c’est notre devoir et cela va bien au-delà de la seule droite et du centre. Nous irons chercher des gens qui nous ont quittés pour le Front national comme j’ai bien l’intention de récupérer les innombrables déçus de François Hollande. Je ne laisserai personne nous enfermer dans une case. Notre ligne politique c’est la France. Nos électeurs potentiels ce sont tous les Français. Notre parti cela sera le métro à 18h00. Il y aura des professeurs, des ouvriers, des agriculteurs, des citadins, des ruraux, des jeunes et des moins jeunes, des instruits et des sans diplôme. C’est comme cela que nous gagnerons. Et en cas de nécessité, je me sens de taille à incarner la synthèse ! Voilà où nous sommes : entre le Parti socialiste et le Front national, tout l’espace est pour nous.
2) La riposte politique. Et là c’est un appel que je lance à toute l’équipe : je veux qu’elle soit systématique. Nous ne devons rien laisser passer à ce gouvernement. Nos Secrétaires nationaux sont prévenus. Nous les jugerons sur leur capacité à faire ce travail de riposte
politique qui est noble, qui est indispensable, qui est républicain. Vous êtes secrétaire national du lundi matin au dimanche minuit et vous êtes en charge bien sûr des propositions mais aussi de la riposte politique.
3) Le Front national. Je veux que les choses soient claires entre nous à un an des élections régionales. Il faut que vous le preniez au premier degré. Je n’accepterai jamais aucun accord avec le Front National, ni local, ni régional, ni national. Je répète aucun accord avec le Front national, ni local, ni régional, ni national. Ceux qui se laisseront aller à cela quitteront le parti immédiatement ou nous les ferons partir. Nos électeurs doivent le savoir. Je ne veux pas d’ambiguïté entre nous. Nous avons aussi un rôle de pédagogie. Nous devons entendre nos électeurs mais nos électeurs doivent nous entendre aussi, ça va dans les deux sens.
– Nous n’avons pas le même programme que le Front National. Madame LE PEN a les idées économiques de MELENCHON. Pas nous.
– Nous n’avons pas les mêmes valeurs que le Front national. La Shoah n’est pas un détail et la torture n’est jamais justifiable car on ne combat pas le terrorisme avec les méthodes des terroristes ou alors on devient soi-même un terroriste.
Et la troisième chose :
- Nous ne faisons pas d’accord avec ceux qui veulent nous tuer. Entre HOLLANDE et moi, Madame LE PEN a choisi HOLLANDE. C’était son droit, mais qu’elle assume l’entière responsabilité de son choix. Elle est la complice du désastre actuel et des souffrances que subit le pays. C’est la réalité.
4) Le Centre. Ici aussi mes chers amis… Ce n’est pas un discours … La clarté est nécessaire entre nous. Je ne crois pas qu’on sorte de l’ambigüité à ses propres dépens, ce n’est pas vrai. Ici aussi ne créons pas les conditions d’un faux débat ou d’une vaine querelle. Avec le grave problème que nous pose le Front national, c’est un grave problème, qui ne se pose pas simplement à nous, à la France. Que la 5ème puissance du monde ait un risque d’avoir à choisir entre la médiocrité actuelle et la médiocrité intense que serait l’arrivée de Mme Le Pen cela dit l’étendue du problème qui se trouve posé à nous républicains dans un pays comme le nôtre. Il n’est pas question de créer les conditions d’une division avec nos partenaires de l’UDI avec qui nous avons gouverné et avec qui nous partageons bon nombre de valeurs communes. Je crois donc plus que jamais à la nécessité d’une candidature commune de la Droite et du Centre à l’élection présidentielle. Mais j’ai dit le Centre. A ma connaissance, les dirigeants du MODEM n’ont pas exprimé le moindre regret quant à leur choix de la candidature HOLLANDE. Je n’ai pas entendu M. Bayrou, je n’ai pas entendu Mme de Sarnez, dire qu’ils regrettaient ce choix. Encore il y a six mois M. Bayrou se félicitait de son choix. C’est son droit. Mais la stratégie qui consiste à leur permettre de se faire élire localement avec les voix de la Droite tout en assurant nationalement la victoire de la Gauche ne sera jamais la stratégie que je vous proposerai ! Naturellement cela ne s’adresse pas aux militants du Modem ou aux élus du Modem mais si les dirigeants du Modem se rendaient compte qu’ils s’étaient trompés lamentablement, naturellement nous reconsidérerions les choses.
En conclusion :
- Il nous faut nous préparer à toutes les alternatives. La gravité de la situation de la France, la profondeur de l’inquiétude des Français, les risques économiques, sociaux, sécuritaires qui pèsent sur notre pays ne nous laissent pas le choix : nous devons incarner l’alternance, l’espérance et la solidité. Le plus tôt sera le mieux car nul ne sait aujourd’hui jusqu’où la faiblesse de ce Président peut conduire la France.
Et je ne laisserai personne dire que nous avons le temps car dans un pays éruptif comme l’est la France, avec les risques qui pèsent sur nous, je serai plus tranquille que nous soyons prêts le plus tôt possible.
Deuxième conclusion :
- La politique c’est notre engagement commun. Vous êtes ici, élus, cadres, responsables, c’est parce qu’en vous brûle la passion de la politique. Retrouvons le plaisir d’être ensemble, la joie de se retrouver, retrouvons la passion pour la politique et pour la France, retrouvons l’envie de participer à une histoire qui dépasse le destin de chacun de nous et qui donne un sens à nos vies. Si vous êtes venus ce matin, laissant vos familles, vos obligations, électives ou professionnelles c’est parce que vous avez envie de participer à une histoire qui vous dépasse, pas parce que vous avez envie de vous ennuyer avec nous. Nous non plus on n’a pas envie de s’ennuyer avec vous. Parce que vous avez envie qu’il se passe des choses, parce que vous avez envie de débattre, de recevoir des consignes mais aussi de dire ce qui se passe sur le terrain. Il faut retrouver cette envie de faire de la politique. Vous l’avez compris, nous avons besoin de vous et en aucun cas nous n’avons le droit d’échouer.
Je vous remercie.