Théo Michel : « Frontex est devenue une agence d’accueil pour clandestins, nationalisons-la ! »
Créée en 2004 pour sécuriser les frontières extérieures de l’UE, Frontex a échoué à endiguer les vagues d’immigration en Europe, déplorent Théo Michel, vice-président des Républicains et Adrien Hall, avocat au barreau de Paris. D’où l’urgence, expliquent-ils, de la placer sous contrôle national.
Entre la décision du Conseil constitutionnel qui aura balayé toutes les mesures prônées par Les Républicains qui permettaient de lutter contre l’immigration illégale, le tragique décès d’une agricultrice et de sa fille par deux Arméniens sous OQTF et des élections européennes dans toutes les têtes, l’immigration est plus que jamais au cœur de notre débat politique national. Il faut dire qu’avec 380.000 entrées irrégulières enregistrées à la frontière extérieure de l’UE en 2023, un sommet inégalé depuis 2016, la situation est catastrophique. Les chiffres de Frontex, en hausse constante sur les trois dernières années, nous rappellent d’ailleurs à chaque instant l’urgence de réformer cette agence pour en finir avec le laxisme migratoire.
Créée en 2004 pour sécuriser les frontières extérieures de l’UE, Frontex n’aura jamais réussi à efficacement endiguer les vagues d’immigration s’abattant sur notre sol européen. Pire, elle aura enchainé les échecs migratoires, avec en point d’orgue 2015, où elle s’était montrée totalement impuissante devant l’arrivée massive de plus d’un million de migrants. Un résultat aussi regrettable que prévisible, puisque ce n’étaient certainement pas les quelques centaines d’agents Frontex, alors dépêchés par les États membres sur la base du volontariat (sic), qui pouvaient réussir à maîtriser une frontière allant des Îles Canaries au nord de la Finlande.
Malgré un coût de renforcement de 11,3 milliards d’euros pour la période 2021-2027 et un budget annuel de l’ordre du milliard d’euros pour seulement 1500 agents, loin des 10.000 promis pour 2024 par Ursula Von der Leyen, force est de constater que Frontex échoue à endiguer une immigration illégale en explosion. Bien loin de son ambition initiale, elle est à présent réduite au statut d’agence d’accueil pour clandestins plus occupée à compter les franchissements irréguliers de nos frontières qu’à les sécuriser. Selon ses propres chiffres, la route de la Méditerranée centrale est hors de contrôle, avec une augmentation de 50 % des passages irréguliers par rapport à 2022, quand la route de l’Afrique de l’Ouest atteint son pic annuel le plus élevé à ce jour. Avec une immigration composée à 61% d’Africains selon l’OCDE, la France s’annonce d’ores et déjà comme un eldorado pour cette immigration de peuplement. De quoi définitivement inquiéter les 63% des Français qui veulent en finir avec l’immigration extra-européenne.
Les élections européennes doivent dès lors nous permettre de répondre à deux impératifs : en finir avec ce fiasco et poser les jalons d’une action politique résolue. Il faut donc remettre à plat Frontex et à l’instar de ce que proposait en 2018 l’ex-premier ministre tchèque, Andrej Babiš, l’UE doit se concentrer sur le financement des forces nationales de gardes-frontières et de garde-côtes des pays placés en première ligne : l’Italie, l’Espagne, la Grèce, Malte et la France. Surtout que ces pays n’ont en aucun cas besoin d’un doublon administratif inefficace, composé d’agents Frontex sans expérience, incapables de prendre une décision d’expulsion d’un étranger en situation irrégulière, ce pouvoir étant réservé aux autorités judiciaires et administratives des États membres. Non, ce dont ces pays ont besoin, c’est davantage de moyens et une vision d’ensemble claire pour prendre les décisions qui s’imposent sur le front migratoire.
Frontex doit dès lors être métamorphosée : il faut renationaliser ses forces opérationnelles en les plaçant sous contrôle national, la recentrer sur la stratégie migratoire en favorisant le partage d’informations et de compétences, et l’associer à la diplomatie européenne pour négocier et obtenir, au nom de tous des États membres, les laissez-passer consulaires nécessaires à l’expulsion des clandestins. Sans cette réforme audacieuse, l’Europe risque irrémédiablement de sombrer dans l’impasse migratoire, menaçant alors la stabilité de ses sociétés. L’heure est donc à l’action urgente et décisive.
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