Environnement et énergie
LES CONSTATS
Urgence écologique : d’ici la fin du siècle, la température moyenne devrait augmenter de 2,5 à 5,8 degrés et le niveau de la mer de 30 centimètres à 1 mètre selon le GIEC. Le pétrole qui fournit aujourd’hui 40% de l’énergie mondiale devrait atteindre son pic de production d’ici 2030. La banque mondiale évalue à 140 millions le nombre de réfugiés climatiques en 2050. L’Union européenne est aujourd’hui responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales (la France 1%, les États-Unis 15% et la Chine 30%).
Face au réchauffement climatique, nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre : contrairement aux discours des extrémistes écologistes qui prônent une décroissance pour résoudre le défi climatique, notre famille politique est persuadée qu’il faut miser sur un nouveau mode de production énergétique, sans émission de gaz à effet de serre.
L’énergie française est l’une des moins carbonées au monde : la France possède l’un des mix énergétiques les plus décarbonés du monde (50 % d’énergies fossiles contre 74 % au niveau mondial). En 2019, la France a émis deux fois moins de gaz à effet de serre que l’Allemagne. Nos émissions globales ne représentent que 0,9 % des émissions mondiales et 9 % de celles de l’Union européenne. Grâce essentiellement à ses centrales nucléaires et à son parc hydraulique, l’électricité française est décarbonée à 95 %.
La France peut réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans le bâtiment, les transports et l’industrie : si la France a une électricité quasiment décarbonée, certains secteurs sont encore majoritairement alimentés par des énergies fossiles. Il s’agit notamment des transports, de l’industrie et de l’habitat qui, selon l’Agence internationale de l’énergie, consomment encore respectivement 91 %, 54 % et 43 % d’énergies fossiles.
La transition énergétique ne peut pas se faire au détriment de la croissance économique : à ceux qui pensent qu’il n’est pas possible de décorréler croissance et augmentation des émissions de gaz à effet de serre, l’Europe a déjà prouvé le contraire. En effet, en trente ans, les émissions de l’Union ont reculé de 20 % alors que son PIB par habitant a augmenté de 50 % (en parité de pouvoir d’achat).
Il faut veiller à l’acceptabilité sociale de la transition énergétique : La transition écologique ne peut se faire sans l’acceptation des citoyens et sans prendre en compte les inégalités sociales et territoriales. Il est primordial d’adapter les politiques publiques à la réalité des territoires. En France, un tiers de la population vit dans des territoires ruraux qui représentent 80 % de la surface du pays. Les plus défavorisés, souvent sans alternative à la voiture, ne doivent pas être stigmatisés, mais accompagnés financièrement dans la transition.
La politique énergétique du gouvernement est inefficace : le développement à outrance de l’éolien terrestre et le tout véhicule électrique ne nous permettront pas de réduire significativement nos émissions de CO2 et de garantir notre dépendance énergétique. A l’inverse, il est primordial de maintenir la puissance nucléaire française.
Nos propositions pour lutter contre le réchauffement climatique
Décarboner le bâtiment
Remplacer toutes les chaudières à fioul par des pompes à chaleur et par des systèmes de chauffage biomasse et biogaz et installer en priorité des chauffe-eaux et des plaques de cuisson électriques dans les logements.
Rénover à l’horizon 2040 les passoires énergétiques (catégorie E, F et G) pour les convertir en catégorie D. Nous proposons d’imposer un devis systématique des bâtiments à rénover pour évaluer l’aide publique nécessaire avec un diagnostic solide, des caméras thermiques permettant d’analyser exhaustivement les besoins et de vérifier l’efficacité des travaux a posteriori.
Fixer l’objectif de zéro gâchis d’énergie dans les bâtiments du secteur tertiaire. La surface globale des bâtiments du secteur tertiaire représentait en 2018 environ un milliard de mètres carrés. La surconsommation des bâtiments est due en partie à une mauvaise isolation thermique mais surtout à des gâchis d’énergie. Ce changement de comportement permettrait d’économiser le double d’énergie par rapport à un plan classique d’isolation des bâtiments du secteur, sans investissement de l’Etat.
Décarboner les transports et l’industrie
Doubler la part du fret ferroviaire en France en passant de 9 % à 18 % d’ici 2030 et viser 25 % en 2050 par la mise en place d’un pacte ferroviaire. Le rail émet 8 fois moins de particules nocives que la route, consomme 6 fois moins d’énergie et émet 9 fois moins de CO2. En 2020, le transport par rail ne représente que 9 % du transport de marchandises en France alors qu’il représentait 18 % en 2003. Cette proposition permettrait d’émettre 8 millions de tonnes de CO2 en moins et de décongestionner massivement les routes.
Augmenter la part des biocarburants dans le transport routier et développer une véritable filière française de production et distribution de biocarburants pour le transport aérien. Nous fixons l’objectif de 15 % de biocarburants en 2030 et 20 % en 2050 dans le transport routier. A court terme, nous augmenterons la fiscalité incitative, notamment pour favoriser le recours aux biocarburants dans les “flottes captives” et mettrons en place des primes en faveur de l’acquisition des boîtiers Flex fuel. A moyen terme, nous engagerons des négociations à l’échelle européenne pour relever les futurs objectifs d’incorporation des biocarburants.Sur le long terme, nous soutiendrons le développement d’une vraie filière française de production et de distribution des biocarburants aéronautiques, et nous engagerons un plan de recherche et développement dans ce secteur. Nous soutiendrons le développement du bio-GNV (Gaz Naturel Véhicules) à partir de biométhane capable d’offrir un complément de revenu aux agriculteurs et d’impliquer les collectivités territoriales dans la transition énergétique. L’utilisation du GNV devra être en priorité destinée aux camions, bus, autocars, bennes à ordures et pour le transport maritime.
Faire de la France le leader mondial de l’hydrogène par le lancement d’un grand plan hydrogène de 11 milliards d’euros. L’hydrogène vert, produit par un processus d’électrolyse de l’eau avec de l’électricité décarbonée, ne rejette pas de CO2 et peut se stocker. Nous lancerons un grand plan pour développer l’hydrogène à hauteur de 11 milliards d’euros d’ici 2030, en réorientant les subventions dédiées à l’éolien.Nous soutiendrons, comme en Allemagne, une utilisation future de l’hydrogène grand public en incitant les constructeurs français à développer une offre pour les voitures des particuliers.Nous construirons 1 000 stations de distribution hydrogène en 2025 avec un objectif de 2 500 stations en 2050 pour que chaque Français puisse accéder à une station dans un rayon de 30 km.
Adopter une politique énergétique pragmatique
Refuser la fermeture des centrales nucléaires prévue par le gouvernement, prolonger la durée de vie des réacteurs jusqu’à 60 ans et engager la construction de six EPR de nouvelle génération. Le gouvernement a prévu la fermeture de quatorze réacteurs nucléaires, une mesure contre-productive et onéreuse. D’une part, la demande d’électricité pourrait pratiquement doubler en 2050 : cet accroissement ne pourra pas reposer sur l’éolien et le solaire, énergies intermittentes qui ne fournissent respectivement de l’électricité que 20 % et 10 % du temps. Ces énergies auront toujours besoin d’une énergie complémentaire, en grande partie fossile, comme on le constate en Allemagne. Le remplacement massif du nucléaire par des énergies renouvelables provoquerait non seulement une augmentation des émissions de gaz à effet de serre mais également une perte de souveraineté énergétique au profit de l’Asie où sont fabriqués près de 90 % des équipements éoliens ou photovoltaïques.D’autre part, la fermeture prévue de 14 réacteurs engendrera un coût considérable d’au moins 2,4 milliards d’euros par réacteur. La fermeture de Fessenheim à elle seule coûtera 4,4 milliards d’euros à l’Etat français.A la fois pour des raisons climatiques, économiques et de souveraineté énergétique, nous souhaitons préserver et développer notre capacité nucléaire, conformément aux préconisations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Nous maintiendrons en exploitation le parc nucléaire existant en prolongeant la durée de vie des réacteurs jusqu’à 60 ans grâce à des investissements de maintenance et de sûreté, sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Nous engagerons une première série de construction de six EPR (réacteur pressurisé européen) de nouvelle génération avec une mise en service envisageable vers 2030.
Appliquer un moratoire sur l’éolien terrestre. Au-delà du gouffre financier que représente l’éolien terrestre, le constat de son efficacité est accablant : une éolienne terrestre produit environ 2 000 heures par an à puissance nominale quand un réacteur nucléaire en produit environ 6 500 heures. Les objectifs de développement assignés au secteur éolien sont déraisonnables au regard du coût du soutien apporté à cette filière, de son accueil difficile dans nos territoires et de son bilan économique et industriel décevant. Nous stopperons le développement à outrance de l’éolien terrestre en appliquant un moratoire sur les projets qui ne font pas l’objet d’un consensus politique local. Nous réorienterons les subventions vers la décarbonation des logements, le plan fret et le développement de l’hydrogène.
Notre action au niveau européen
Instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. Nous soutiendrons l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne sur les produits importés. Il s’agira de taxer les émissions de carbone rendues nécessaires pour la production et le transport des produits importés en Europe.Face à la quantité de produits importés d’autres continents exemptés de quotas carbones, la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est un outil pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre : les importations de CO2 dans l’Union européenne sont estimées entre 1,8 et 2,1 milliards de tonnes par an. Cette taxe permettra également de lutter contre la concurrence déloyale et de renforcer la compétitivité de nos entreprises, en protégeant ainsi nos emplois.
Déclarer les barrages hydrauliques français patrimoine national et s’opposer à leur mise en concurrence. L’hydroélectricité est une énergie renouvelable à bas coût, non émettrice de gaz à effet de serre qui représente plus de 60 % des énergies renouvelables et 12 % de l’électricité en France. On dénombre 447 barrages hydrauliques en France dont 80 % sont gérés par EDF. Depuis bientôt quinze ans, la Commission européenne réclame à la France la mise en concurrence de ses concessions hydroélectriques, afin de les renouveler dans le respect du droit de l’Union. Cette mise en concurrence aurait à la fois un impact négatif pour le consommateur en renchérissant le coût de l’électricité, mais probablement aussi pour l’ensemble de l’écosystème des barrages.L’État est aujourd’hui le garant d’un équilibre fragile entre exploitation électrique, irrigation des terres, préservation de l’environnement et développement d’activités touristiques sur les barrages, équilibre qui pourrait voler en éclats avec la multiplication des acteurs. L’exploitation des barrages relève donc d’intérêts stratégiques. Il est primordial de protéger ce patrimoine national qui garantit en partie notre souveraineté énergétique et notre capacité d’aménager une partie du territoire.