Rachida Dati : « Le soir du premier tour s’ouvrira une crise de légitimité profonde à la mairie de Paris »
Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement de Paris, n’est pas surprise par les difficultés de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo.
Le Conseil de Paris doit désigner la ville de Kiev, mardi, « citoyenne d’honneur » de la capitale. Que pensez-vous de ce symbole ?
Tous les élus locaux, et pas uniquement à Paris, sont heureusement mobilisés pour l’Ukraine.
Quel dossier vous semble prioritaire pour la capitale ?
Tous, car cette mandature, c’est le chaos dans tous les secteurs. La justice est même saisie sur des dossiers municipaux douteux. Circuler à Paris à vélo, à pied ou en voiture, est devenu un enfer. Les Parisiens sont dépossédés de leur qualité de vie. Près de 10% de la voirie est inaccessible de manière permanente en raison des chantiers menés sans contrôle ou par des occupations illégales.
Quel bilan faites-vous de l’action d’Anne Hidalgo sur la sécurité, la propreté et la gestion de l’espace ?
Comme la grande majorité des Parisiens, négatif ! Paris c’est la bétonisation à outrance, c’est le département le plus criminogène de la France métropolitaine, c’est la saleté et les embouteillages. Anne Hidalgo entraîne Paris dans un déclin sans fin. Paris se vide de ses forces vives et de ses familles ! Plus de 6000 élèves manquaient à l’appel à la rentrée scolaire.
Quelle est la situation budgétaire ?
En un mot : la faillite. En six ans, Anne Hidalgo a doublé la dette de la ville, qui atteint plus de 10 milliards d’euros. Ne pouvant faire face aux dépenses, dès janvier, elle a été contrainte de demander à ses directions de réduire fortement les services aux Parisiens. Elle n’aura pas d’autre choix que d’augmenter impôts et taxes ! Regardez les tarifs de stationnement, les amendes, les tarifs des services publics qui pèsent lourdement sur les familles, les commerçants, les entreprises.
Comment expliquez-vous les difficultés de la campagne présidentielle de la maire de Paris ?
Une mauvaise maire ne peut être reconnue par les Français, les sondages l’attestent. Sa popularité est à l’image de ses échecs ! Le soir du premier tour s’ouvrira une crise de légitimité profonde. Face à un tel rejet, Anne Hidalgo ne pourra plus diriger l’une des plus grandes métropoles d’Europe. Elle devra arrêter les projets régressifs pour la qualité de vie comme la fermeture à la circulation des sept premiers arrondissements, puis la fermeture du pont d’Iéna et des abords qui couperont les 15e, 16e, et 7e arrondissements entre eux.
Valérie Pécresse peut-elle encore se qualifier ?
Incontestablement, la campagne est difficile mais tout est possible jusqu’au dernier jour ! Pour gagner, il faut affirmer ce qui fait notre différence avec les autres candidats et savoir parler aux classes populaires. Les Français se prononceront sur les réponses apportées à leurs préoccupations mais également sur la vision que nous avons de la France.
Dans quel état la droite sortira-t-elle de cette présidentielle ?
La droite n’est pas « un cadavre à la renverse » comme la gauche. Elle n’est pas morte parce que ses valeurs sont profondément celles des Français. C’est la reconnaissance du mérite, du travail, de l’ascension sociale par l’école, de la liberté d’entreprendre, et du droit à la sécurité. Ces enjeux sont pour moi importants à défendre et je le ferai quelle que soit l’issue du scrutin. Je crois à la politique. Aussi, je constate que depuis 1981, aucune famille politique n’a gagné dans la durée sans convaincre nos concitoyens les moins favorisés. Les grandes avancées à droite comme à gauche se sont faites grâce à la mobilisation des classes populaires. Or, elles sont les grandes oubliées de cette campagne électorale.
Avez-vous des informations concernant les intentions réelles de Nicolas Sarkozy ?
Nicolas Sarkozy s’est toujours déterminé en fonction de sa vision de l’intérêt du pays.
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