Quatrième année de guerre en UKRAINE
Discours prononcé lors de la manifestation pour l’UKRAINE : L’Europe face à son destin
22/02/25
Mesdames et Messieurs,
Nous vivons un moment de bascule. L’illusion d’une paix durable en Europe s’est effondrée avec l’invasion de l’Ukraine en 2022. Ce conflit, que beaucoup refusaient d’envisager, a révélé les failles stratégiques de l’Europe, son manque de préparation et sa dépendance aveugle aux États-Unis.
Pendant trop longtemps, nous avons cru que le commerce suffirait à apaiser les tensions et à
prévenir les guerres. Mais l’Histoire, elle, ne s’est jamais arrêtée. Pierre Lellouche l’a dit sans détour : « L’illusion européenne s’effondre face à Trump et Poutine ».
Aujourd’hui, nous faisons le constat d’un aveuglement stratégique. Comme le rappelle François-Xavier Bellamy, « Accuser Trump et Musk de nos vulnérabilités, c’est s’excuser trop facilement de les avoir nous-mêmes organisées ». Nous avons préféré croire à la régulation, aux normes et aux incantations, plutôt qu’à la puissance et à la souveraineté.
Un aveuglement stratégique
Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, l’Europe s’est retrouvée sidérée, sans doctrine, sans
stratégie, suivant sans réfléchir une administration Biden elle-même hésitante. Nous avons
financé massivement l’Ukraine, nous avons multiplié les sanctions contre la Russie, mais
nous avons oublié l’essentiel : nous ne pouvions pas éternellement sous-traiter notre sécurité à Washington.
David Lisnard nous mettait en garde :
« Alors que jamais la guerre due à l’agression par la Russie de l’Ukraine n’a été aussi
dangereuse pour la planète, elle est quasiment sortie des radars médiatiques, donc de l’attention
publique. Pourtant, morale démocratique et intérêt supérieur de notre pays se rejoignent pour dire et redire qu’il faut soutenir l’Ukraine. »
Depuis des décennies, nous n’avons pas respecté nos engagements de
défense. Nous avons laissé nos arsenaux se vider, refusant d’investir
massivement dans notre sécurité, préférant croire que l’Amérique viendrait toujours à notre secours. Mais l’Amérique a changé.
Le pivot américain : une rupture inévitable
Le retour de Donald Trump n’est pas la cause de cette rupture, il en est l’accélérateur. Depuis
Obama, la priorité stratégique des États-Unis s’est déplacée vers l’Asie et le Pacifique. Trump
ne fait qu’acter ce que nous aurions dû anticiper depuis longtemps : les États-Unis ne veulent plus être le gendarme de l’Europe.
Hubert Védrine le souligne :
« Pour les Américains, ce qui compte, c’est la Chine et le Pacifique. Tout le reste est secondaire. »
Philippe Gélie va plus loin, expliquant que
« Trump et Poutine regardent tous deux au-delà de l’Ukraine. L’un veut
neutraliser l’OTAN, l’autre se croit assez malin pour “arracher” la Russie à ses alliances avec la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. »
Désormais, Washington négocie avec Moscou sans nous. L’Europe n’est
pas à la table des discussions, mais elle sera appelée à payer la facture :
celle de la guerre, celle de la reconstruction, celle de sa propre faiblesse.
L’Europe à la croisée des chemins
Alors que l’Ukraine se bat pour sa survie, nous devons ouvrir les yeux : nous ne pouvons plus
dépendre des décisions de Washington, ni nous contenter de discours incantatoires sur la défense européenne.
L’ancien 1er ministre, François Fillon nous interpelle aujourd’hui avec justesse :
« L’investiture de Donald Trump provoque en France des réactions
démesurées qui illustrent nos faiblesses et notre déclassement. »
Il est urgent d’agir, et vite :
• Réarmer l’Europe, massivement et sans attendre.
• Construire une véritable souveraineté stratégique, sans naïveté ni
dépendance.
• Imposer une présence européenne forte dans les négociations, car notre
avenir ne peut pas se décider sans nous.Conclusion : L’Europe doit devenir une puissance
Et une puissance car le Général de Gaulle avait compris que les Etats-Unis ne prendraient jamais de risque vital pour la sécurité de l’Europe.
Et la France a une place particulière en Europe, de par son histoire et, sans dépendance aux américains.
Comme le général l’a toujours affirmé,
« La France ne peut être la France sans la grandeur. »
Aujourd’hui, ce constat s’applique à l’ensemble du continent. La sécurité ne s’achète pas, elle se construit. Sans puissance, il n’y a pas de
souveraineté. Sans souveraineté, il n’y a pas de liberté.
L’Europe doit choisir entre la puissance ou l’effacement. L’Histoire ne fait pas de cadeaux aux
nations qui refusent d’assumer leurs responsabilités. Nous devons cesser d’être des spectateurs et redevenir des acteurs de notre propre destin, et comme l’avait souligné Bruno Retailleau dès le Le 23 mars 2022, après l’allocution du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Parlement français, il est important pour la France de s’affirmer aux côtés du peuple ukrainien.
« car le peuple Ukraine est un grand peuple »
Alors aujourd’hui, soyons dans la résilience,
● pour témoigner de notre opposition à l’attitude guerrière et conquérante des russes
poutiniens,
● pour affirmer notre volonté de défendre ce qui constitue la richesse de nos démocraties occidentales,
C’est une nécessité vitale.
Je vous remercie
Alain-Michel RICHER
SD56
Les Républicains du Morbihan