Othman Nasrou : « Mon premier combat est de faire reculer la gauche »
Patron de l’une des plus grandes fédérations LR de France et bras droit de la présidente de la région Île-de-France, Othman Nasrou prône la clarté et refuse « l’archipélisation de la droite yvelinoise ». Son parti se met en ordre de marche pour les prochaines élections, notamment les municipales en 2026.
Le premier secrétaire général délégué des Républicains est, depuis fin novembre, à la tête de la fédération des Yvelines, l’une des plus importantes de France avec celles de Paris et des Alpes-Maritimes, territoire d’Éric Ciotti. Proche de Valérie Pécresse, dont il est l’un des principaux bras droits à la région Île-de-France, Othman Nasrou prône une droite assumée, aux niveaux local et national. Ce qui implique de régler des divisions internes afin de préparer les prochaines élections.
Vous souhaitez apporter de la « clarté» chez LR. C’est-à-dire une ligne plus dure ?
Ma responsabilité, avec la confiance que m’ont accordée les adhérents LR des Yvelines, c’est de préparer l’avenir. Alors oui, cela passe par assumer des convictions. J’assume de penser que ce pays a une identité, qu’il faut maîtriser la dépense publique, qu’il y a un sujet d’ordre et de justice pénale. C’est la réalité qui est dure, pas ma ligne.
Certains, dans votre camp, craignent une dérive identitaire…
Je suis surpris qu’au sein même de ma famille politique, certains jouent à la caricature et reprennent les arguments de la France insoumise. Ils sont heureusement peu nombreux. Plutôt qu’une dérive identitaire de la droite, je vois plutôt un péril identitaire en France.
Au fond, que reste-t-il des LR dans les Yvelines ?
Le nombre d’adhérents a fortement augmenté en quelques mois, on a commencé à clarifier la ligne politique et il y a une nouvelle dynamique. Nous avons aussi un tissu important d’élus locaux, c’est un atout. Encore faut-il qu’on les valorise, qu’on les aide. Ils seront au cœur de mon action. Il faut qu’on renouvelle notre logiciel et nos représentants. L’espace politique existe. Vous le verrez dans les prochains mois : les Républicains sont de retour dans les Yvelines.
Que prévoyez-vous pour les municipales de 2026 ?
Nous avons pour objectifs de consolider notre maillage avec nos maires sortants, et je serai aux côtés d’eux ; de renouveler les listes pour faire monter une nouvelle génération d’élus afin de préparer l’avenir et reconquérir des villes. Il y a des mairies que l’on n’aurait pas dû perdre et que l’on peut regagner. Pour cela, il faut aussi accompagner nos élus d’opposition actuels.
Comment vous démarquerez-vous de Renaissance et Horizons ?
Emmanuel Macron ne mène pas une politique de droite. L’écrasante majorité des élus des Yvelines sont LR ou apparentés, avec de très bons bilans locaux. Mais je veux aussi de la clarté. Si le but est d’investir avec notre étiquette des gens qui, ensuite, font campagne contre nous à d’autres élections, ça ne peut pas marcher. Attention aux querelles individuelles, aux divisions stériles, à l’archipélisation de la droite yvelinoise.
Vous vous dites attaché à l’étiquette. Ce temps n’est-il pas révolu ?
Ce ne sera pas l’étiquette pour le plaisir. Nous aurons une charte, avec des valeurs, des thèmes et des projets précis qui indiquent de quoi l’étiquette LR est le nom. Sur la sécurité, la fiscalité, la défense des valeurs de la République, la transition écologique intelligente et non punitive… C’est cela, être un candidat LR ou un maire LR. Mais j’admets qu’on a également un sujet de crédibilité à reconstruire pour l’avenir. Il faut assumer qu’on n’a pas tout bien fait lorsque nous étions en responsabilité sur le plan national.
Et vos adversaires dans tout ça ?
Mon premier combat est de faire reculer la gauche. En étant unie, elle vient de prendre un siège au Sénat et le contexte national lui est plutôt favorable. Elle pourrait revenir revigorée aux municipales. Il y a des enjeux à Saint-Quentin-en-Yvelines ou dans le Mantois, par exemple. Il ne faut pas la sous-estimer. Quant au RN, je dirai que ce qu’on attend des municipales est d’avoir des élus qui savent gérer des communes. Et à Mantes-la-Ville (administrée parle RN entre 2014 et 2020), la parenthèse s’est vite refermée.
Serez-vous à nouveau candidat à Trappes ?
J’ai toujours voulu un autre chemin pour Trappes… Je pense que la situation y est devenue très difficile, notamment sur la défense des valeurs de la République. Ma conviction est que l’échelle municipale ne suffit plus. C’est aussi pour cela que j’essaie de porter mes idées à l’échelon national. Je continuerai de le faire.
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