Interview de François GOULARD
A une semaine du 1er tour, nos candidats répondent aux questions de notre Sécrétaire Départemental Adjoint Hugues JEHANNO.
HJ : Deux semaines après les élections présidentielles, quel est votre sentiment pour ces élections législatives ?
FG : Au niveau local je constate que le résultat de Nicolas SARKOZY est relativement proche de celui de 2007. Ici, les citoyens ont exprimé leur préférence vers le candidat de droite, ce qui n’est pas toujours le cas ailleurs. C’est pourquoi je pense d’ailleurs que l’avenir de la droite et du centre en Bretagne se jouera ici à travers cette élection. J’ajoute que lorsque l’on regarde de près les positions locales de nombreux députés bretons, on se rend compte que l’on a une carte à jouer. Je garde entièrement espoir pour notre région.
Sur le plan national, nous devons mener ces élections législatives sans état d’âme. Nous nous présentons pour gagner. Les français se sont exprimés dans un contexte de doute, ils n’ont pas voté pour François HOLLANDE par adhésion. Je tiens à rappeler que notre pays a déjà connu des périodes de cohabitations à l’issue des élections législatives de 1986 et de 1997. Les institutions de notre pays sont très claires, le gouvernement est issu de la majorité de l’Assemblée nationale.
Nous devons absolument empêcher la gauche d’avoir la majorité des 3/5 des deux Assemblées qui permet de modifier la Constitution de notre pays. Nous devons nous battre contre le vote des étrangers aux élections locales.
HJ : Par votre expérience ministérielle, que pensez-vous des premiers pas du nouveau gouvernement ?
FG: La position de ce gouvernement est de créer 60 000 postes supplémentaires dans l’Education nationale, d’arrêter la baisse des effectifs dans la fonction publique sans prévoir la moindre mesure d’économie en parallèle. Par conséquent seront annoncées, dès le mois de juillet, des hausses massives d’impôts qui toucheront l’ensemble des français. On peut s’attendre à ce que les classes moyennes paient au prix fort cette politique.
Je déplore également de nombreuses mesures prises ces derniers jours.
Aujourd’hui nous savons que la structure de la composition familiale évolue. De plus en plus de parents ont divorcé. Si on ajoute à cela des horaires de travail plus flexibles, on s’aperçoit qu’instaurer à l’école la semaine de cinq jours de travail va à l’encontre du mode de vie des familles. Je ne comprends pas non plus pourquoi on ne souhaite plus évaluer nos élèves. Ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait baisser la température.
Mon interrogation va bien au-delà de ce ministère. Je suis également très surpris de la nomination d’une indépendantiste comme Garde des Sceaux de la République. Un autre signe inquiétant pour le ministère de la Justice est l’annonce de Madame Taubira qui prévoit la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs.
HJ : Nous sommes à trois semaines du 1er tour. Quelles sont les préoccupations des électeurs que vous rencontrez durant cette campagne ?
FG : Un député doit au niveau local prendre le temps de recevoir ces concitoyens et de les écouter. Je sens notamment de nombreuses inquiétudes sur les orientations du nouveau gouvernement. Un député doit également défendre son territoire à Paris. Son intervention peut être déterminante. Pour cela il faut quelqu’un qui possède à la fois les compétences pour monter de bons dossiers ainsi que les réseaux pour qu’ils soient réalisés. Sur ce dernier point, je m’aperçois que mon adversaire principal n’a même pas réussi à obtenir l’investiture de son parti. Ce manque de soutiens de la part de son propre camp, montre bien qu’il n’est pas en mesure de porter les projets de la circonscription. Je pense qu’indépendamment de la majorité que nous obtiendrons le 17 juin, il est préférable d’avoir un bon député d’opposition, qu’un mauvais député de la majorité.