Eric Ciotti : « Nous ne pourrons incarner le redressement du pays si nous ne disons pas la vérité aux Français »
Chère amie, Cher ami,
Alors que nous venons d’achever l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, je voulais m’adresser directement à vous. C’est en effet à vous et à vous seul que je dois ma légitimité à la tête de notre famille politique, fort de la confiance que vous m’avez témoignée.
Au terme de ce débat, j’ai été contraint de faire des choix douloureux et je vous en dois des explications.
Nous avons assisté à l’Assemblée nationale au lamentable spectacle des extrémistes de la Nupes qui, par leur outrance et leur violence abiment notre démocratie. Madame Rousseau étant allée jusqu’à prétendre que chanter la Marseillaise s’assimilait à une dérive fasciste. Pour paraphraser les mots du Général de Gaulle, la France veut le progrès, pas la pagaille !
Dans ce contexte particulièrement grave pour notre pays, notre famille politique porte une immense responsabilité, celle de défendre l’intérêt supérieur du pays dans le respect de nos valeurs fondatrices et de notre histoire.
Nous sommes un parti de gouvernement. Nous sommes un parti de droite. Nous sommes un parti qui a le courage de mener les réformes nécessaires et de défendre la préservation de ce modèle unique.
Aujourd’hui, notre pays croule sous les dettes et les déficits. Nous sommes accablés d’impôts. La désindustrialisation du pays provoque des ravages. L’immigration de masse a atteint des records et la violence gagne nos rues. C’est dans ce contexte qu’intervient la réforme des retraites.
Ce qui me guide dans ce débat, c’est d’abord de défendre le modèle français de retraites par répartition hérité du général de Gaulle fondé sur la solidarité entre générations. Ce système a été mis à mal par les fautes des gouvernements socialistes.
Aujourd’hui encore, nous devons corriger le passage à 60 ans décidé en 1981 par François Mitterrand. Ce choix idéologique aura coûté entre 1 500 et 2 000 milliards d’euros au pays !
François Hollande et son héritier Emmanuel Macron partagent cette nostalgie de la dépense publique comme remède à tous nos maux.
Lorsque nous avons été au pouvoir, nous avons mis en place des réformes justes pour protéger nos retraités.
Malgré cela, la réalité démographique menace l’équilibre du système. Le nombre de cotisants diminue alors que le nombre de retraités, vivant plus longtemps, augmente. Sans réforme, d’ici 5 à 10 ans, le régime par répartition va s’effondrer et les pensions seront menacées. Je m’y refuse.
Je ne veux pas que les retraités d’aujourd’hui et de demain qui ont travaillé dur toute leur vie soient les grands sacrifiés.
Ce risque existait déjà en 2017, quand Emmanuel Macron a pris le pouvoir. Mais les gouvernements qui se sont succédé ont fait de l’inaction une marque de fabrique. Alors que nos concitoyens font face à de grandes difficultés, le gouvernement actuel, pris à la gorge, choisit de faire une réforme des retraites.
Cette réforme est nécessaire. Avec Olivier Marleix et Bruno Retailleau, dans un esprit de responsabilité, nous nous sommes battus pour la rendre plus juste. Nous avons obtenu les 64 ans pour atténuer la pente trop raide pour atteindre l’âge légal, la revalorisation des petites retraites. Nous obtenons également que ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt dans le cadre d’une carrière longue n’aient pas la durée de cotisations la plus importante.
À long terme, nous devrons accompagner le travail des seniors et renouer avec une véritable politique familiale qui relance la natalité et n’oppose pas maternité et liberté de travailler. Je veux aussi remettre le travail au cœur de notre projet pour la France. Le travail doit payer mieux que l’assistanat !
Je connais votre envie de sanctionner Emmanuel Macron mais ne le faisons pas au prix d’approuver Jean-Luc Mélenchon. Quand la droite devient de gauche, elle se fourvoie.
La droite pour moi, c’est le courage. La droite doit porter demain la nécessité de la réforme pour redresser le pays. Nous ne gagnerons pas en renonçant à nos valeurs, celles toujours défendues par le général de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
La liberté totale de vote a toujours régné au sein de nos groupes parlementaires mais l’exigence de cohérence du parti nous impose d’adopter une position commune. Position commune que nous avons débattue et adoptée à la quasi-unanimité quelques jours plus tôt durant le Bureau politique.
Dans une situation aussi grave pour notre pays, nous devons jouer collectif. Nous incarnons la seule alternative possible au pouvoir en place. Je veillerai à ce que notre famille politique conserve une ligne d’indépendance, avec une opposition claire au macronisme.
Nous ne pourrons demain, incarner le redressement du pays si nous ne disons pas la vérité aux Français. Notre responsabilité est immense. Avec vous, je veux créer les conditions de la victoire de la droite en 2027.
En vous remerciant pour votre confiance, je vous prie de croire, à l’expression de mes sentiments les plus chaleureux.
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