Éric Ciotti : « Napoléon, c’est la gloire du peuple »
A l’occasion de la sortie du film « Napoléon » cette semaine, le président des Républicains livre sa vision personnelle de l’Empereur à Valeurs Actuelles.
Parler de Napoléon en peu de mots est un défi. Que choisir au sein de l’immense héritage qu’il nous a légué? Le code civil? le Conseil d’État? la Légion d’honneur? la Banque de France? les lycées? le baccalauréat? les préfets? le Concordat?
Son règne a donné naissance à des dizaines de milliers de livres et son épopée a inspiré écrivains, peintres et cinéastes. Avec le dernier en date, Ridley Scott, le nom de Napoléon s’affiche en lettres géantes aux façades des cinémas du monde entier.
Quel roman que sa vie ! pour paraphraser les propres mots de l’Empereur. Et pour résumer cette vie, je dirai que — pour la France — Napoléon, c’est le prénom de la gloire.
Une gloire qui fit écrire à Beethoven sa 3e Symphonie, même s’il en raya la dédicace une fois le Premier consul couronné empereur. Une gloire qui fit écrire à Victor Hugo parmi ses plus beaux poèmes et qui se retrouve omniprésente dans les romans du XIXe siècle. Une gloire qui émane même des pages que lui consacrèrent ses ennemis, à l’image de Chateaubriand.
La gloire de Napoléon est naturellement celle du chef militaire, vainqueur d’Arcole, des Pyramides et d’Austerlitz, et de tant d’autres batailles, mais aussi celle du génial administrateur qui posa sur le sol de la nation ces masses de granit destinées à régler son organisation civile jusqu’à nos jours.
Jamais l’éclat de cette gloire ne fut d’ailleurs plus manifeste qu’en 1840 lorsque l’exilé de Sainte-Hélène revint enfin sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français qu’il avait tant aimé et qui vint l’acclamer.
« Vivant, il a manqué le monde ; mort, il le possède », écrivait Chateaubriand. Le triomphe de ce jour glacé de 1840 est sans doute l’apothéose de la gloire napoléonienne.
Applaudi à son arrivée au pouvoir, admiré comme chef de guerre invincible, contesté au fil des revers, rejeté au jour de sa première chute, Napoléon ressuscita sa popularité dans l’épopée des Cent-Jours avant de la rendre immortelle depuis l’exil. La légende napoléonienne était née et nous rappelle toute la popularité de l’Empereur.
Car Napoléon, c’est la gloire du peuple.
À travers lui, le peuple français — s’étant saisi de sa souveraineté au cours de la Révolution — se donnait une incarnation vivante de la volonté politique.
La France de Napoléon est — comme le sont ses troupes — une France en mouvement permanent, qui assume avec passion le défi de la modernité et de la grandeur.
Aujourd’hui encore, nous pouvons être fiers du nom de Napoléon, sans refuser de discuter les parts sombres de son règne. La gloire napoléonienne peut toujours nous donner la fierté d’être français et la volonté de poursuivre l’épopée de la France.
Les leçons de la gloire napoléonienne, popularisées par les mille formes de la légende, furent synthétisées par le neveu de l’Empereur, Louis Napoléon Bonaparte, donnant naissance à une tradition politique proprement française, le bonapartisme. Trop souvent caricaturée, cette tradition a joué un rôle essentiel dans l’histoire contemporaine de notre pays en mettant au service de la modernité les ressources de la volonté, que ce soit sous l’égide de Napoléon Ier, de Napoléon III ou de Charles de Gaulle.
Cette tradition est celle de l’ordre et de la liberté. Une tradition qui considère que la gloire de la France est aussi dans l’élan de sa volonté et qui s’appuie sur deux principes fondamentaux : l’autorité de l’État et la souveraineté du peuple, la puissance du premier s’appuyant sur le recours à la seconde.
La gloire du peuple, par le peuple et pour le peuple.
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