Écologie : pour un contre-discours ambitieux de la droite
Le président des Jeunes Républicains Guilhem Carayon alerte sur la mainmise de la gauche sur l’écologie politique, et rappelle que la droite se doit d’apporter des réponses concrètes et ambitieuses, sous peine de voir le sujet définitivement confisqué par le camp adverse.
Monopolisée depuis une quarantaine d’années par un compartiment de la gauche radicale, l’écologie a subi un racket aussi réussi que dangereux. Or, par nature, l’écologie est conservatrice.
A la droite, on rattache habituellement la priorité à la transmission naturelle du vivant.
A gauche, la priorité est à la transformation culturelle des individus et de la société, afin de lutter contre les déterminismes naturels, notamment de sexe et de race.
Tout le paradoxe des écologistes réside dans leur vision passéiste de la nature qu’ils idéalisent comme un paradis perdu. Un rousseauisme qui leur fait occulter que la nature, par ses catastrophes propres comme par sa faune, peuvent être cruels. Certains idéologues en viennent même à contester l’anthropocentrisme, idée occidentale par excellence selon laquelle l’homme est destiné à dominer la nature. Idéalistes ou révolutionnaires, tous se rejoignent dans un anticapitalisme de bazar, oubliant que la Chine communiste est capitaliste, et que ne font exception à ce mode de production que les Etats corrompus ou en faillite.
Il est vrai que la société industrielle a détruit une part de nos milieux et de nos ressources naturels, par la pollution de l’air et des océans, la déforestation, l’implantation des mines, l’urbanisation à outrance.
Des catastrophes entretiennent la peur et des comportements irrationnels : accueillir Greta Thunberg en pythie, comme l’a fait le Parlement européen, était grotesque.
Mais l’industrie, ce sont aussi des objets dont nul ne peut se passer : médicaments, moyens de transport, réseaux d’assainissement, téléphones. Notre vie dépend d’eux.
L’enjeu climatique a bien été résumé par Jacques Chirac au sommet de Johannesburg, en 2002 : « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. »
Sur ce sujet, la droite française a été pionnière : création d’une filière nucléaire et d’un ministère dédié sous Georges Pompidou, Grenelle de l’Environnement.
Elle a été pragmatique, elle doit désormais être ambitieuse.
Il s’agit là d’un combat pour la beauté, pour le progrès, pour la liberté.
Un combat pour la beauté car la laideur a tout envahi : des zones commerciales aux éoliennes et aux constructions sur le littoral, la priorité a été donnée au profit de court terme dans le saccage des espaces naturels. On n’effacera pas ces cicatrices, mais on peut les enrayer par des plantations massives, adaptées au réchauffement. L’arbre, il n’y a pas moins cher pour créer de la beauté. Plantons, dans chaque commune autant d’arbres qu’il y a de naissances locales. Et c’est un minimum.
Un combat pour le progrès. La recherche, l’industrie, la finance sont des alliés naturels dans la décarbonation de l’économie. Car l’écologie n’est ni un culte, ni une église, mais une politique publique associant entreprises et citoyens. Elle signe le retour du Politique avec les Accords de Paris, la régulation du marché dans la recherche du bien commun. Dans la croissance. Sans celle-ci, les pays pauvres s’effondreront et les pauvres des pays riches se multiplieront.
L’idéologie décroissante s’adosse aujourd’hui à de véritables bureaucraties, privées (les ONG le plus souvent dominées par des intérêts industriels anglo-saxons) et politiques (des écologistes se sont infiltrés partout dans l’Etat). C’est l’URSS, sans le gaz ni l’électricité.
On ne compte plus les aberrations – voire les trahisons de l’intérêt national – au nom de cette idéologie : sabotage de la filière nucléaire, promotion des éoliennes aux pales non recyclables, création artificielle en Europe de fournisseurs alternatifs à EDF – en fait de vrais spéculateurs- au nom de la concurrence, artificialisation des sols pour le développement des pistes cyclables, entraves aux centrales hydroélectriques… Et l’Est français subit les particules produites par les centrales à charbon allemandes, dopées depuis la fin du nucléaire Outre-Rhin. Nos dirigeants ont même été contraints d’importer de l’électricité allemande produite dans ces conditions invraisemblables. Greta et nos écologistes se sont alors réfugié dans le silence.
Un combat pour la liberté, enfin. L’idéologie écologiste en est l’ennemie, cédant à ses racines révolutionnaires. Elle ne pense qu’en termes de contraintes, de punition, d’exclusion et de répression moralisatrice à l’égard de Français traités en « beaufs ».
L’écologie de droite, elle, est optimiste : elle ne se bâtit pas sur la crainte de la fin du monde mais dans l’exigence de solutions rapides, puissantes et concrètes. Elle associe chacun à la stratégie commune. Elle fait respecter nos frontières et nos droits par l’application aux Etats pollueurs du principe de réciprocité. Elle fait de l’Europe un levier de défense de ses intérêts et non le champ des obsessions de Bruxelles : Madame Von der Leyen n’est pas notre gouvernante, et comme son titre l’indique, elle doit redevenir le commis des nations.
La liberté, c’est l’imagination au Pouvoir : recycler les eaux usées traitées, inciter les élus locaux à multiplier les réserves d’eau – notamment pour les constructions neuves –, lancer un emprunt national pour financer le doublement de nos capacités nucléaires, interdire l’accès à nos marchés publics des entreprises de pays ne respectant pas nos normes environnementales et éthiques, et pourquoi pas, punir l’Allemagne de ses choix énergétiques qui ont ruiné notre continent : il suffirait de doubler la TVA sur les grosses berlines.
Au fond, l’écologie vue de droite, c’est le bon sens dans la défense de l’intérêt des Français.
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