Daniel Fasquelle : « Nous devons incarner un véritable renouveau »
Pour le trésorier des Républicains, le parti LR devrait pouvoir se relancer en s’appuyant sur la « bonne séquence Barnier ».
Le départ d’Éric Ciotti des Républicains met-il fin à la bataille juridique qui l’opposait aux cadres LR ?
Oui, ce départ met fin à un bras de fer. Éric Ciotti voulait continuer à diriger le parti sans réunir ses instances et en ayant fait un choix qui n’était pas partagé. S’il doit y avoir une audience le 14 octobre, de toute évidence cela permettra aux deux parties de se désister puisque ce procès n’a plus lieu d’être. Les militants LR voulaient que cette situation cesse.
Qui préside le mouvement aujourd’hui ?
Malgré ce qui s’est passé, notre mouvement, qui est une association, n’a jamais cessé de fonctionner. Pendant la période si compliquée que nous venons de vivre, notez que les salaires et les loyers ont été payés. Je veux d’ailleurs remercier les permanents du siège qui, unanimement, n’ont pas suivi Éric Ciotti. Nous avons une secrétaire générale, Annie Genevard, des vice-présidents comme François-Xavier Bellamy et des fédérations départementales. Maintenant, il nous faut réunir un bureau politique avant la fin mois d’octobre. Il sera amené à déterminer une présidence provisoire et à prévoir la réunion d’un congrès pour l’élection d’un président, mais je pense que nous devrions prendre le temps de bien organiser cette élection, pourquoi pas en janvier. Il me semble inutile de nous précipiter pour pouvoir préparer ce rendez-vous le plus sereinement possible.
Peut-on s’attendre à plusieurs candidatures à la présidence LR ?
Nous avons la chance d’avoir un parti politique qui vit de façon démocratique. C’est une qualité et une force de notre mouvement, sachant que nous avons toujours eu plusieurs candidats. Personnellement, je pense que quelqu’un comme Laurent Wauquiez, dont le parcours à l’Assemblée nationale est unanimement salué à la tête de notre groupe, est bien placé. J’espère qu’il sera candidat. Je le soutiendrais volontiers.
Dans quel état les finances du parti sont-elles ?
Elles sont tout à fait saines. Je suis en capacité d’assumer toutes nos dépenses jusqu’à la fin de l’année. Quand j’ai été nommé trésorier en décembre 2014, la dette était de 75 millions d’euros et il reste 8 millions à rembourser. Pour 2025, deux sujets sont sur la table. Le premier est la date du versement de la dotation de l’État découlant des résultats du premier tour des législatives, soit environ 8 millions d’euros (sur budget annuel de 15 millions d’euros). J’espère que nous pourrons obtenir au moins 50% de cette dotation dès le mois de mars. Pour le reste, tout dépendra des dons, des cotisations d’élus et des adhésions. C’est pourquoi il est important de relancer la machine. J’ai moi-même écrit aux élus nationaux dès cette semaine. Certains avaient suspendu leurs paiements, ce que je comprends très bien, mais les choses sont en train de rentrer dans l’ordre, sachant que nous comptons près de 40000 adhérents aujourd’hui et que nous lancerons bientôt une grande campagne d’adhésions et de dons. Ces compléments seront nécessaires pour notre fonctionnement l’an prochain.
Quel fut l’impact budgétaire de la baisse du nombre de parlementaires aux dernières législatives ?
Si l’ensemble de nos parlementaires se rattachent bien au mouvement d’ici à la fin de l’année, nous estimons la perte entre 1 million et 1,5 million d’euros. Cela n’est pas catastrophique car notre dotation reste importante. Je suis confiant aussi puisque depuis la nomination de Michel Barnier, je sens un nouvel élan sur le terrain. Nos trésoriers, présidents et secrétaires départementaux ont des fourmis dans les jambes. Ils ont envie de parler de politique ! On a donc le sentiment que le plus dur est passé et qu’une page est en train de se tourner. Ce sera un mal pour un bien. Nous allons pouvoir repartir sur une base saine. Pour relancer la machine, nous devrions nous appuyer sur la bonne séquence Barnier et le fait que nous avons des ministres à des postes clés au sein du gouvernement. Inversement, je crois aussi que le premier ministre a besoin de nous pour réussir, que ce soient les parlementaires LR et l’opinion publique. Il ne faut pas sous-estimer l’importance d’un mouvement doté du premier réseau d’élus en France, du premier groupe au Sénat et bientôt du premier parti en nombre de militants. Cette force de frappe doit être mise au service de Michel Barnier tout en veillant à ce que la politique de son gouvernement soit conforme aux attentes de nos électeurs. En ce sens, nous avons aussi des messages à faire passer à Matignon.
Comptez-vous conserver votre siège place du Palais Bourbon ?
J’y suis favorable. En déménageant, nous avions divisé les frais par deux. Nous sommes passés de 4 millions d’euros par an à deux millions. Il sera difficile de trouver mieux, sans oublier qu’un déménagement représente aussi un coût avant d’être une économie. Ce n’est donc pas une priorité, mais il appartiendra au bureau politique de trancher cette question.
Les Républicains ont-ils l’intention de changer de nom ?
Cela fait partie des sujets que nous aurons trancher. Le moment venu, la nouvelle présidence devra sans doute nous faire des propositions. Je n’y suis pas forcément favorable sur le plan personnel mais si cela correspond à une attente de nos militants et nos électeurs, pourquoi pas. La vraie question est plus profonde qu’un changement de nom, qui ne peut être qu’un point d’arrivée. Nous devons avant tout repenser notre logiciel, trouver les moyens d’être plus en phase avec les attentes des Français et incarner un véritable renouveau.
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