Conférence de François Goulard sur le thème de l’emploi
Le 22 février dernier, au Palais des Arts, François Goulard a donné une conférence sur le thème de l’emploi. Cette communication a permis d’établir d’une part un bilan des mesures prises en faveur de l’emploi durant le dernier quinquennat et d’autre part de dresser un constat de la situation actuelle du marché de l’emploi afin d’apporter les meilleurs réponses politiques possibles.
Durant ces cinq dernières années, le gouvernement a mis en place des mesures pour faciliter l’activité économique créatrice d’emplois. Le statut de l’auto-entrepreneur instauré par Hervé NOVELLI permet d’obtenir un statut simple pour démarrer une activité économique. Le Crédit Impôt Recherche favorisant l’innovation est le plus favorable du monde. L’abaissement des charges pour les moins de 55 ans permet l’arrêt des préretraites d’hommes et de femmes qui sont encore dans la force de l’âge.
Les récents chiffres du chômage montrent bien que le Code du travail actuel qui se veut protecteur, ne l’est pas en définitif. On constate une hausse des Contrat à Durée Déterminée pour contourner la protection du CDI. En Allemagne et aux Pays-Bas, la protection des travailleurs est aussi forte qu’en France, pourtant leur performance économique est meilleure. Dans notre pays, les prélèvements sur le travail que représentent les cotisations salariales et patronales sont élevées et pèsent sur la compétitivité de nos entreprises. La TVA emploi va plutôt dans le bon sens car elle transforme, comme l’a fait l’Allemagne, les prélèvements sur le travail en prélèvement sur la consommation. En réduisant les charges sociales, on baisse le coût du travail et par conséquent on favorise l’emploi.
Ce transfert des prélèvements sera bénéfique au budget de l’état lorsque la croissance repartira. Inversement, avec la surveillance actuelle des investisseurs sur les marchés financiers, si ces derniers s’inquiètent, c’est l’arrêt du financement de la France. Un gouvernement socialiste qui ne propose que des hausses de dépenses publiques devra donc augmenter les impôts et par conséquent réduire la compétitivité de nos entreprises ce qui créera inéluctablement un véritable frein à l’emploi. C’est pourquoi la suppression de la taxe professionnelle a été une bonne chose car on a désormais un taux fixé au niveau national et non plus au niveau des collectivités locales.
Alors face à ce constat que faire ? Il faut agir et pour cela lever plusieurs leviers. L’état ne peut pas financer à elle seule l’économie.
Jusqu’à présent, on constate qu’il existe des marges de main d’œuvre en matière de formation dans les grandes entreprises et l’industrie. Il faut de la formation plus qualifiante et plus proche du milieu professionnel. L’objectif devra être d’avoir une formation en interne, autrement dit favoriser l’obtention de diplôme au sein de l’entreprise et ne plus reconnaître uniquement ceux de l’éducation nationale.
L’école doit faire apprendre le travail en groupe et ne plus systématiser le travail en solitaire comme c’est le cas actuellement. Il faut également arrêter d’avoir une conception trop hiérarchisée et savoir se remettre en cause.
Il est aussi nécessaire d’améliorer la mobilité des travailleurs pour une plus grande efficacité du marché du travail: la baisse des droits de mutations va dans ce sens. De la même façon il faut reconsidérer la politique du transport et du logement.