Bruno Retailleau : « Il faut agir vite pour agir fort ! »
De passage ce vendredi 28 janvier dans le Var et les Alpes-Maritimes, le chef de file des sénateurs LR dénonce la « pensée métallique » d’Éric Zemmour et dévoile les mesures que Valérie Pécresse souhaite mettre en œuvre « dans les cent premiers jours » si elle est élue en avril.
Toulon, Nice, Cannes et enfin Le Cannet-Rocheville, après une halte probable chez son « ami Jean Leonetti » à Antibes : Bruno Retailleau s’apprête à parcourir le Var et les Alpes-Maritimes au pas de course. Le patron des sénateurs LR en profite pour battre en brèche le prétendu « gaullisme » d’Éric Zemmour, et distiller les points forts du programme de Valérie Pécresse.
Éric Zemmour prétend que Pétain a sauvé les juifs français pendant l’Occupation. Comment réagissez-vous à ces propos ?
Ils sont intolérables et témoignent d’une profonde méconnaissance de notre histoire. Un vrai gaulliste ne confond pas collaboration et Résistance. Vichy est à jamais une tache sombre de notre histoire. La France ,en 1940, n’était pas à Vichy : elle était à Londres !
Une partie de la droite républicaine est séduite par les idées de Zemmour. Certains, comme Éric Ciotti, se disent en phase avec lui sur de nombreux points. Qu’en pensez-vous ?
Je pense qu’Éric Zemmour est le meilleur chemin pour ceux qui veulent prolonger le mandat d’Emmanuel Macron. Donner sa voix à Zemmour, c’est donner une chance au Président sortant de faire un second mandat. La seule qui peut le battre, c’est Valérie Pécresse. Éric Zemmour fait de bons diagnostics, mais c’est un intellectuel : il a un esprit de système, une pensée métallique qui écrase la complexité des vérités humaines.
En mars 2021, dans Valeurs actuelles, vous avez estimé que le bilan d’Emmanuel Macron, « c’est deux millions d’immigrés en plus ». Dans le calcul des flux migratoires, vous ne comptez pas les sorties du territoire ?
Ceux qui partent ne sont pas des étrangers; ce sont surtout des Français ! Mettre en balance les entrées et les sorties, c’est une ruse statistique pour minimiser les flux migratoires. Et quand on prend en compte les clandestins, on est sans doute largement au-delà de ce chiffre ! L’an dernier, les records ont été pulvérisés. On accueille toujours plus, on expulse toujours moins. Il faut que cela cesse !
En 2019, vous proposiez de « supprimer les aides sociales » aux femmes « récidivistes » portant le voile intégral. Souhaitez-vous que cette proposition soit reprise par Valérie Pécresse ?
Bien sûr. Nous sommes engagés dans une guerre contre un nouveau totalitarisme : après les nazis, après les Soviétiques, il y a les islamistes ! La burqa est interdite en France depuis 2010. Une femme qui porte cet habit s’exclut de la communauté nationale : il n’y a aucune raison qu’elle bénéficie de la solidarité nationale. Le voile est un signe de séparatisme. Notre combat n’est pas religieux, mais politique.
Vous avez renoncé, en août dernier, à vous présenter à la présidentielle. Sans regret ?
J’ai fait ce choix pour deux raisons. D’abord, il y avait déjà beaucoup de candidats : il n’était pas utile de rajouter de la division à la division. Ensuite, il faut parfois faire preuve de modestie. La ligne que je portais n’aurait pas permis de réunir toute ma famille politique. Valérie, elle, a pu rassembler plus largement que nous l’avions fait en 2017 avec François Fillon.
Vous êtes chargé de préparer les « 100 premiers jours » du quinquennat Pécresse. Quelles sont vos priorités ?
Les Français ont souvent été déçus par des promesses non-tenues. Il faut agir vite pour agir fort sur les trois axes définis par notre candidate : laprotection, l’éducation et la santé.
Plus concrètement ?
Protéger les Français, c’est d’abord mettre fin au désordre. Nous réaffirmerons une nouvelle politique de sécurité, avec des peines de prison ferme dès qu’il y a atteinte à l’intégrité physique. Nous rétablirons la double peine : un étranger qui commet un délit ou un crime ne doit pas rester chez nous ! Nous organiserons un référendum sur l’immigration afin que les juges ne puissent pas détricoter ce que les Français ont décidé.
La « protection », pour vous, inclut des mesures de pouvoir d’achat ?
Tout à fait. Nous augmenterons de 10 % les salaires nets dans le privé, jusqu’à 2,2 Smic, en baissant les cotisations sociales. Pour les fonctionnaires, les rémunérations pourront être augmentées en contrepartie de la suppression de 200 000 postes sur le quinquennat et d’une révision du temps de travail. Pour les retraités, nous porterons les plus petites pensions au niveau du Smic. En contrepartie, nous allons augmenter l’âge de départ à la retraite.
Quelles sont vos priorités en matière d’éducation ?
Nous voulons une école de l’exigence, avec davantage d’heures de français et de mathématiques, et un examen à l’entrée en sixième –les élèves qui ne seront pas admis iront en classe de consolidation. Il faut donner de vrais pouvoirs aux directeurs et rendre les établissements autonomes.
Et en matière de santé ?
Nous souhaitons mettre fin aux déserts médicaux. À la fin de leurs études, les futurs médecins généralistes devront valider une année supplémentaire de professionnalisation, au cours de laquelle ils devront se rendre dans une zone sous-dotée. Cela nous permettra, en parallèle, de revaloriser leurs honoraires.
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