Au Salon de l’agriculture, Ciotti fustige les « idéologues écologistes et extrémistes »
Accompagné de son vice-président et d’une délégation d’élus LR, le patron de la droite a également critiqué « le double discours » macroniste sur la question agricole.
« Nous ne voulons pas vivre une “désagriculturisation” comme l’industrie a subi la désindustrialisation ». Alors qu’un céréalier résume les inquiétudes de sa filière, lundi, sur un stand du Salon de l’agriculture, une délégation des Républicains conduite par le président du parti Éric Ciotti est invitée à déjeuner. Le numéro deux, François-Xavier Bellamy, est également présent avec certains parlementaires nationaux et européens, tels Annie Genevard, Valérie Bazin-Malgras, Julien Dive et Anne Sander.
Déjeuner de travail avec les céréaliers de notre pays et nos parlementaires : @AnnieGenevard, @fxbellamy, @AnneSanderElue, @JulienDive, @VBazinMalgras et Laurent Duplomb.
Nous avons évoqué l’urgence d’une stratégie de souveraineté sur l’alimentation. pic.twitter.com/vOvfdUw5Y0
— Eric Ciotti (@ECiotti) February 27, 2023
Comme tous les agriculteurs, les céréaliers sont heurtés de plein fouet par la guerre en Ukraine. Ils se disent « chahutés » autant sur les marchés que sur leurs moyens de production – les engrais et les produits phytosanitaires par exemple. Ils dénoncent également une « accélération » des normes et des interdictions. « Tout cela va trop vite et nous n’avons pas le temps de trouver des solutions alternatives », se plaignent-ils, en affirmant que la compétitivité est une condition essentielle à la « souveraineté alimentaire ». Or, selon eux, le conflit russo-ukrainien se traduit aujourd’hui par une hausse « phénoménale » des coûts de production, de l’ordre de 50 à 75 euros par tonne (+40%).
« Cela ne s’est pas vu en 2022 grâce à une hausse des cours, mais si les cours rechutent, nous resterons dans des niveaux bien supérieurs à ceux que nous avions avant cette guerre. On peut craindre un effet ciseaux entre les prix internationaux et les coûts de production européens », alerte Philippe Heusele (Intercéréales).
Menace politique
Face à ces menaces, le patron de la droite est venu lundi avec un double message consistant à dénoncer l’attitude du pouvoir exécutif et à chercher la confiance d’une profession fragilisée. « Tous les professionnels que je rencontre depuis ce matin soulignent l’écart entre les discours du président de la République et les pratiques des ministres qu’il a nommés comme des personnalités qu’il a fait élire au Parlement européen », accuse Éric Ciotti.
Partageant ce constat – deux jours après la visite mouvementée du chef de l’État sur place -, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy rebondit. « Emmanuel Macron vient au Salon en disant qu’il ne faut pas signer le Mercosur (marché commun de l’Amérique du Sud) mais la semaine dernière, les députés marconistes ont voté avec beaucoup d’enthousiasme une résolution qui y était favorable. Alors qui croire ? Ceux qui défendent le protectionnisme ou ceux qui le sapent de l’intérieur ? », interroge le vice-président de LR.
Pour Éric Ciotti, l’agriculture française, qui n’a cessé de reculer depuis les années 1960, est désormais « menacée ». « La première menace est politique car nous vivons sous la pression idéologique d’un agri-bashing faisant de l’agriculteur l’ennemi des idéologues écologistes et extrémistes », dénonce le député des Alpes-Maritimes. Il rejoint ainsi les craintes des céréaliers face à une répétition du scénario de la désindustrialisation. « J’ai l’impression que l’on vit la même chose en matière agricole par lâcheté et absence de courage », accuse-t-il encore, en invitant chacun à tirer les leçons des dernières crises, à la fois sanitaire et diplomatique.
Dans les couloirs du Salon, un agriculteur livre son sentiment sur la droite : « Ceux qui ont les idées les plus claires sont ceux qui ont l’habitude de ces thèmes. Les Républicains sont assez droits dans leurs bottes et certains élus Renaissance partagent les mêmes constats mais le parti présidentiel offre un éventail trop large de positions ». L’eurodéputé François-Xavier Bellamy abonde : « Ces sujets de préoccupations constituent notre ADN. Nous n’avons jamais eu d’ambiguïtés ». L’élu est venu ce lundi pour les « écouter » et leur dire que leur avenir était aussi celui de la « démocratie ».
« Nous croyons au progrès »
Des enjeux économiques et géopolitiques rappelés avec force par le président des Républicains. « Je m’élève contre les théories de la décroissance en portant un message de confiance aux agriculteurs car nous croyons au progrès, à la recherche et à la science pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Une dérive de la technocratie européenne a beaucoup porté ces théories de la décroissance mais nous croyons qu’il est urgent de produire plus et mieux ! Les agriculteurs sont les piliers d’une société équilibrée », insiste Éric Ciotti, avant de faire un petit tour du côté de la reine Ovalie, au « Pavillon 1 ». La star du salon, âgée de 5 ans, est venue spécialement du Puy-de-Dôme pour défendre les couleurs des vaches Salers.
Avec le magnifique taureau Pacifique. Merci à nos éleveurs ! pic.twitter.com/z8uZl1o3sj
— Eric Ciotti (@ECiotti) February 27, 2023
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