Antoine Vermorel-Marques : « Michel Barnier ne fait pas de Matignon un marchepied pour la suite »
L’actuel locataire de Matignon arrive en tête du classement Ifop/JDD des personnalités incarnant le mieux la droite. Pour Antoine Vermorel-Marques, député du groupe Droite républicaine (DR) et proche de Michel Barnier, ce résultat découle notamment du discours de vérité du chef du gouvernement.
Comment expliquez-vous le score de Michel Barnier dans notre sondage sur les personnalités incarnant le mieux la droite ? Par sa méthode ?
Michel Barnier apaise autant qu’il assume. Il apaise le pays par sa stature d’homme d’État, au-dessus de la mêlée. Il assume aussi des choix courageux, pour engager le redressement national. Je crois que cela correspond à une attente forte de l’opinion : avoir des responsables qui disent la vérité. Même si elle ne fait pas plaisir à entendre. Car les Français savent qu’un pays avec 3 000 milliards de dette court à sa faillite et que nous devons préparer l’avenir. Si Michel Barnier a cité Michel Rocard dans sa déclaration de politique générale, c’est parce qu’à l’époque, il avait été frappé par son isolement. Il l’avait interrogé d’ailleurs sur sa ligne d’horizon pour le pays et la planification. Michel Rocard, dans l’hémicycle, lui avait répondu par une forme de complicité objective qui voulait dire : « Comme vous avez raison ! Mais si vous saviez à quel point je suis isolé… » Pour Michel Barnier, c’était une erreur. À ses yeux, rien ne peut justifier l’absence d’un plan stratégique de l’État. C’est pour cette raison qu’il ne cesse de vouloir élever la ligne d’horizon et qu’il faut engager l’après-budget dès maintenant.
Comment gère-t-il ses rapports avec les autres leaders de la droite et du bloc central ?
Michel Barnier a toujours fait preuve de tempérance et de respect. C’était vrai hier dans ses fonctions européennes. C’est encore le cas aujourd’hui. Lors des négociations pour le Brexit, il faisait face à des Britanniques parfois très remontés. Ils jouaient sur l’émotion pour faire monter la pression publique sur Michel Barnier. Cela n’a jamais fonctionné. Avec une pointe d’ironie, il les recevait d’ailleurs à chaque réunion avec un mug britannique où il était écrit en rouge : « Keep calm and negotiate. » Désormais, Premier ministre, il est le capitaine d’une équipe qui doit apprendre à travailler ensemble, dans la raison et le calme.
Ce genre de sondage peut-il faire naître en lui une ambition présidentielle pour 2027 ?
C’est mal le connaître. Michel Barnier est un homme de missions. Il a pour seuls objectifs ceux qu’on lui confie au présent. Dans ses souvenirs marquants, il cite souvent l’invitation qu’il avait reçue dans une école de commerce. L’étudiant qui l’avait introduit lui avait dit : « On vous a invité, non pas parce que vous êtes ministre mais parce que vous avez fait quelque chose. » Ce qui intéresse Barnier, c’est de faire quelque chose pour le pays, pas d’avoir un titre. Je crois d’ailleurs que les Français apprécient sa sincérité. Il ne fait pas de sa fonction actuelle un marchepied pour la suite. Il va continuer ainsi..
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