Alexandre Vincendet : « Il faut sortir des querelles partisanes stériles »
Alors que les discussions sur le projet de loi pouvoir d’achat ont débuté ce lundi, Alexandre Vincendet, secrétaire général adjoint de notre mouvement et député du Rhône, appelle à être « dans la coconstruction ».
Les 20 articles du projet de loi pouvoir d’achat présentés à l’Assemblée nationale par le gouvernement vous conviennent-ils ?
Sur un certain nombre de points, comme la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés (AAH), il y a consensus. Mais sur d’autres sujets, comme celui du logement, la majorité ne va pas assez loin. Il y a beaucoup de personnes modestes qui pourraient devenir propriétaires mais qui, à cause de l’inflation et de l’augmentation des taux, ne le peuvent plus. Du coup, elles restent locataires et reçoivent des aides : cela coûte trois fois plus cher à l’État que s’il y avait des APL accessions. Par ailleurs, s’il y a des mesures d’urgence qu’il faut absolument prendre, il faut tout de même faire attention à ce qu’elles ne soient pas qualifiées d’injustes par les classes moyennes.
La plupart de vos collègues des Républicains estiment que la limitation du prix du carburant à 1,50 euro le litre est indispensable pour que le texte soit voté. Êtes-vous sur cette ligne ?
J’en ai parlé lors des premières réunions de groupe : pour moi, le 1,50 euro est la queue de comète du programme de Valérie Pécresse, mais elle a fait 4,7 % à la présidentielle. Nous sommes un parti de gouvernement et nous ne pouvons pas proposer des mesures que nous n’accepterions pas si nous étions nous-mêmes aux responsabilités. Les Français sont suffisamment éclairés pour savoir que cette mesure coûterait beaucoup trop cher à l’État. D’ailleurs, même le RN ne propose un plafonnement qu’à 1,80 euro le litre : ne commençons pas à le faire passer pour un parti plus raisonnable que nous, sinon, ce serait la disparition totale de tous les radars. Ce serait une erreur funeste.
Toutefois, nous devons pouvoir travailler sur ce sujet. Je suis pour l’instauration d’un seuil plancher et plafond pour l’essence aux alentours de 1,80 euro pour une durée de six mois. Lorsque le prix serait supérieur, l’État assurerait la garantie du prix, et lorsqu’il serait inférieur, le surplus serait mis dans un fond spécifique. Ce fond servirait à assurer le prix de 1,80 euro le litre en cas de nouvelle hausse, mais aussi à aider les Français qui vivent en périphérie des grandes métropoles, en banlieue comme en zone rurale, à acheter des véhicules plus propres sur le marché de l’occasion.
Votre position ne semble pas partagée par une grande partie des députés LR. Que leur dites-vous ?
Le paradigme politique a changé. La majorité ne peut pas travailler seule et en tant que parti de gouvernement, nous devons être dans la coconstruction. Nous devons faire l’apprentissage du compromis. Le but n’est plus de faire monter au cocotier en permanence la majorité, ni pour elle de balayer tout ce que l’on propose d’un revers de main. Notre fil conducteur doit être l’intérêt général. Nous devons montrer aux Français que nous sommes capables de sortir des querelles partisanes stériles, car, sinon, les seuls gagnants seront les extrêmes.
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