Olivier Marleix : « Je serai un président incorruptible »
Le député a décroché mercredi la présidence du groupe LR à l’Assemblée nationale.
Comment accueillez-vous cette nouvelle mission ?
Je suis satisfait de retrouver un groupe de plus de 60 députés LR, là où l’on nous avait un peu rapidement enterrés. Mon élection est un message assez clair envoyé au président de la République.
Quel est ce message ?
Je serai un président incorruptible. Je ne me laisserai pas acheter. En revanche, je suis soucieux de l’intérêt de la France et des Français. Et puisque les circonstances nous permettront de peser sur le travail législatif beaucoup plus qu’auparavant, nous n’allons pas nous en priver. Nous le ferons en étant une force de propositions, sans être dans le suivisme.
Vous dites-vous « incorruptible » en pensant à Damien Abad, votre ex-président de groupe devenu ministre ?
La période où les gens se vendaient pour négocier des postes pour eux-mêmes est révolue.
On sait pourtant que le gouvernement est toujours en train de sonder certains députés LR…
Un ou deux débauchages ne permettront pas à la minorité gouvernementale de se rapprocher de la majorité. Les députés LR ont parfaitement conscience aujourd’hui qu’ils sont beaucoup plus forts ensemble car il n’y aura pas d’adoptions de textes possibles sans Les Républicains à l’Assemblée et au Sénat. D’ailleurs, nous allons travailler beaucoup plus étroitement avec Bruno Retailleau et les sénateurs LR pour conjuguer nos forces et défendre notre projet. Nous aurons d’autant plus d’occasions de le faire que je ne vois toujours pas quelle est la vision du président de la République à l’occasion de sa réélection. Quel est le projet de ce nouveau quinquennat? Le nôtre est intact. Nous n’avons pas eu l’occasion de le déployer à la présidentielle mais nous n’allons pas nous gêner pour le faire au Parlement.
Comment comptez-vous piloter votre groupe ?
Dans la situation institutionnelle compliquée que l’on connaît, notre opposition aura les moyens de se battre pour défendre les intérêts des Français. Nos députés sont revenus de leur campagne, chargés de tout ce qu’ils ont entendu sur le terrain, notamment cette inquiétude sur le pouvoir d’achat exprimée par la France qui travaille mais qui ne s’en sort pas. C’est le sujet numéro 1. Nous ferons des propositions précises et nous travaillerons thème par thème en identifiant les mesures essentielles que nous voulons défendre et les lignes rouges. Aussi, nous anticiperons tous les sujets. Je ne veux pas que le travail parlementaire se traduise par une succession de petits arrangements sur des coins de tables qui ressembleraient à de la compromission. Nous sommes là pour travailler dans l’intérêt de la France.
Quel regard portez-vous sur l’exécutif ?
Cet exécutif est déjà à bout de souffle. Il piétine depuis la réélection du président. La constitution du gouvernement a été laborieuse et nous ne connaissons toujours pas sa feuille de route, près de deux mois après la présidentielle ! En réalité, ce silence cache les immenses difficultés à venir liées à l’état désastreux des finances publiques au terme du premier quinquennat Macron.
Quelles seront vos trois premières urgence ?
La première sera le pouvoir d’achat. Nous proposerons des mesures efficaces, larges et justes. Nous n’attendrons pas la feuille de route du gouvernement. Ensuite, nous allons travailler très sérieusement sur les finances publiques. Personne n’en parle. François Bayrou a évoqué le sujet durant trois présidentielles mais il s’est bien gardé de le faire en 2022, alors que la situation est plus grave que jamais : la charge de la dette atteindra 85 milliards supplémentaires, soit plus que l’impôt sur le revenu. La situation budgétaire deviendra très rapidement intenable. Nous mettrons le gouvernement devant ses responsabilités. Enfin, je souhaite un groupe très réactif et je vais mettre en place une organisation beaucoup plus horizontale, façon « shadow cabinet ». Nous travaillerons en mode commando.
Les Républicains devront bientôt choisir un nouveau président. Quel est le profil idéal selon vous ?
Ce nouveau président aura une responsabilité immense. Nous sommes passés à deux doigts de l’effacement complet de notre famille politique. Nous n’avons survécu que grâce à l’ancrage personnel de nos députés. Or nous restons la seule alternative républicaine à la majorité macronienne. À nous de redéfinir profondément le message de la droite française. Je souhaite que le nouveau président des Républicains soit capable d’exercer cette responsabilité.
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