Éric Ciotti : « Gardons le cap du courage »
Le président des Républicains affirme qu’il votera pour la réforme des retraites. Et assure que son parti ne sera pas la « béquille de la Macronie ».
Je voterai la réforme des retraites parce que je suis gaulliste. Et le gaullisme, contre vents et marées, c’est le soin d’une seule exigence : l’intérêt supérieur de la nation. Aujourd’hui, celui-ci nous commande de voter cette réforme.
Nous sommes tous attachés à notre système, fondé sur la solidarité entre générations. Héritage de la Libération, sa préservation est d’ailleurs l’œuvre inlassable de la droite : de la réforme Balladur à la réforme Sarkozy en passant par les réformes Fillon, nous avons toujours mené le combat de sa pérennité. Sauf à nous renier, nous continuerons à le mener.
Pour sa part, la gauche ne nous a rien légué d’autre que le déséquilibre coûteux de la retraite à 60 ans en 1983 : une décision dénuée de vision, à contresens de toute perspective économique ou démographique. N’oublions pas que ce serait se fourvoyer que de penser que la droite doit être de gauche pour exister.
Face à la raréfaction des naissances et au vieillissement de la population, alors que le ratio cotisants-retraités est passé de 4 à 1,7 en cinquante ans, nous devons affronter un déficit périlleux et nous avons le devoir d’agir. Et qu’importe les intérêts partisans face à ceux du pays : nous ne serons ni la béquille de la Macronie ni la béquille des Insoumis.
Car notre fibre sociale n’a rien de commun avec la démagogie dépensière de l’extrême gauche et car nous partageons la colère des Français vis-à-vis d’un gouvernement qui ne cesse de nourrir leur désarroi.
Alors que toute réforme des retraites est difficile, Emmanuel Macron, par le désordre de ses politiques et à force de renoncements en a fait une poudrière, imposant dans le pire des contextes une réforme dont il aurait dû avoir le courage bien plus tôt et avec bien d’autres méthodes. Ce faisant, il a encore accru la méfiance entre nos concitoyens et la classe politique.
Je veux dire aux Français que nous comprenons leur colère et que nous sommes déterminés à fermer cette parenthèse qui a tant abîmé la France. Mais aussi que notre pays ne peut pas perdre davantage de temps. Nous devons être au rendez-vous de la situation et de nos responsabilités pour garantir l’équilibre de notre système par répartition sans appauvrir nos retraités ou diminuer le salaire des actifs.
C’est pourquoi j’ai voulu que nous soyons une opposition utile aux Français. Et nous l’avons été en adaptant les mesures proposées au contexte difficile que vivent nos compatriotes. Avec Olivier Marleix, Bruno Retailleau et le président Larcher, nous avons obtenu une réforme moins brutale.
Nous avons été utiles en demandant la revalorisation des petites retraites, indispensables quand trop de nos retraités vivent dans la précarité. Nous l’avons également été en défendant une meilleure prise en compte des carrières longues et de la pénibilité, et en protégeant les retraites complémentaires Agirc et Arrco d’un hold-up inacceptable.
Mais le débat dépasse celui des seules retraites : avec le CDI senior, nous avons rappelé l’importance de disposer d’outils efficaces en faveur de l’emploi des personnes en fin de carrière et, avec notre combat pour les mères de famille et leurs parcours souvent discontinus, nous avons promu l’adoption d’une politique familiale capable de répondre au défi démographique.
Je suis fier de ce que nous avons accompli. En toute transparence, j’avais indiqué que je souhaitais pouvoir voter la réforme et nous avons agi en ce sens.
Bien d’autres chantiers restent en ouvrage notamment pour réhabiliter la valeur travail mais je la voterai car elle est nécessaire, car elle garantit nos pensions comme nos salaires et car elle a été améliorée par la discussion parlementaire. Je la voterai en conscience, fidèle à mes principes, n’étant le supplétif de personne et n’ayant d’autre boussole que l’intérêt des Français.
Dans ses Mémoires d’espoir, le général de Gaulle écrit « qu’il n’y a pas de relâche à la houle des difficultés ». Face aux crises qui nous assaillent, ne faisons pas relâche dans l’irresponsabilité. Gardons le cap du courage et de la cohérence.
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