Sauvons nos Ehpad : alerte sur des structures à bout de souffle
Trente-six députés LR sur les soixante-deux que compte le groupe à l’Assemblée nationale signent cette tribune sur la dégradation des conditions de travail dans les Ehpad. Ils demandent « l’augmentation immédiate du taux d’encadrement par résidents » et des « revalorisations salariales, financées par la solidarité nationale ».
Depuis plusieurs années maintenant, les directeurs d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) font face à une grave pénurie de personnel. Environ 400 000 personnes sont salariées dans l’un des 7 200 Ehpad, publics et privés, qui accueillent au total 600 000 personnes âgées dépendantes. En 2006, le plan grand âge avait fixé un objectif de 10 personnels pour 10 résidents. Ce ratio n’est aujourd’hui que de 6 pour 10. Pour effectuer, dans les meilleures conditions possibles, leurs missions de soins et d’écoute auprès des résidents, un Ehpad devrait compter un personnel pour une personne âgée en perte d’autonomie.
De ce fait, le personnel soignant doit faire face à une surcharge de travail qui impacte la qualité des soins : faute d’effectifs suffisants, certains résidents ne sont pas toilettés et habillés pour se rendre aux activités proposées par les établissements, voire même ne sont douchés que tous les quinze jours. Des repas ne sont pas donnés et la dénutrition touche 38 % des résidents en Ehpad.
Pourtant, le personnel des Ehpad multiplie les heures supplémentaires, passant d’un patient à un autre à une vitesse cadencée, renonçant même à prendre des congés, faute de remplaçant. Sans compter les manques de matériel indispensable pour assurer le bien-être des personnes âgées. À bout de souffle, épuisés moralement et physiquement par la dégradation de leurs conditions de travail, de plus en plus de soignants sont en arrêt maladie ou choisissent de démissionner.
En cette période estivale, la situation s’aggrave. Certains directeurs d’établissement sont désormais contraints de demander aux familles de reprendre leur proche ou de venir faire les soins eux-mêmes.
Les directeurs d’établissements, les personnels d’Ehpad et les familles dénoncent aujourd’hui une situation qui confine à la maltraitance.
Des revalorisations salariales, financées par la solidarité nationale, sont nécessaires, tout comme l’amélioration de l’image des métiers du médico-social, notamment auprès des plus jeunes. La Cour des comptes, dans son rapport de février 2022 sur la prise en charge en Ehpad, a identifié quatre leviers : une plus grande transparence de la mesure de la qualité, un pilotage rénové de la prise en charge des soins, une meilleure adaptation à la diversité des publics accueillis et une insertion territoriale plus dynamique.
L’État doit prendre ses responsabilités : il est urgent d’agir afin qu’en France nos aînés puissent vieillir dans la dignité qu’ils méritent. Nous demandons l’augmentation immédiate du taux d’encadrement par résidents. À cette condition, le personnel aura du temps pour s’occuper des résidents. »
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