Aurélien Pradié : « Tout est encore possible »
Aurélien Pradié, député du Lot et secrétaire général des Républicains, est ce matin notre invité sur France Bleu Occitanie. Porte-parole de Valérie Pécresse, Aurélien Pradié défend ses propositions en espérant convaincre « la moitié » des Français qui n’ont, selon lui, pas encore arrêté leur vote.
A cinq jours du premier tour de la présidentielle, le porte-parole de Valérie Pécresse est notre invité sur France Bleu Occitanie. Le député lotois Aurélien Pradié est convaincu de la campagne de sa candidate. Sans donner crédit aux sondages, il espère encore convaincre les indécis à voter pour Valérie Pécresse.
Valérie Pécresse est tombée sous la barre des 10 % des intentions de vote, à cinq jours du premier tour. Comment compte-elle va « renverser la table » comme elle le dit ?
Je ne crois pas aux sondages. Je sais que ça va vous paraître banal, mais lorsqu’on s’engage en politique, on s’engage pour des convictions, pour des valeurs auxquelles on croit, pour des idées. Donc on n’a pas à être influencé par les effets des sondages. Est-ce que cette campagne a été facile ? Non. Elle a été difficile. Et difficile pour tout le monde.
Mais je suis convaincu qu’il y a aujourd’hui près de la moitié de nos concitoyens qui n’ont pas pris leur décision et qu’ils le feront dans les derniers jours, au dernier instant de ce vote. Tout est donc encore possible.
En 2017, pourtant, les sondages avaient dit vrai : un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen…
Lors des élections régionales, les sondages s’étaient aussi considérablement trompés et je m’en souviens très bien. On nous annonçait le Front national à un niveau historique. Ils avaient pris une déculottée et c’était pareil pour la République en marche.
Mais je vous dis simplement que lorsqu’on est engagé en politique, on est là pour lutter contre toutes les fatalités et y compris les fatalités électorales. Sinon, je ne ferai pas de politique et on est là pour défendre des convictions et des valeurs. Quand on défend des convictions, on ne se laisse pas impressionner.
Valérie Pécresse a en tous cas durci son discours ces dernières semaines : elle a ressorti le Kärcher de Nicolas Sarkozy et elle a ressorti l’expression « français de papier ». C’est ça, les Républicains, en 2022 ?
Oui, mais je trouve que vous exagérez parce que vous oubliez aussi de parler du handicap dont Valérie Pécresse a fait un de ses chevaux de bataille depuis le début de cette campagne. Vous oubliez de parler de la pauvreté. Vous oubliez de parler des violences conjugales. Vous oubliez de parler de la famille, de l’enfance maltraitée… Voilà.
Aurélien Pradié, quand on regarde le clip de campagne de votre candidate, parmi les propositions : en numéro 1, il y a « remettre de l’ordre dans le pays ». Ensuite, elle nous parle de l’immigration et de la dette du pays. Pardon mais vos sujets arrivent bien, si on en croit ce clip de campagne.
Vous pensez ce que vous voulez. Moi, je vous dis ce que j’entends et ce que je vis au quotidien. Mais si votre question est de savoir s’il y a besoin de remettre de l’ordre dans le pays, il faudrait être aveugle pour considérer qu’il n’y a pas besoin de remettre de l’ordre républicain en France.
Evidemment qu’on a besoin de remettre de l’ordre et on n’a pas à avoir honte de considérer que l’ordre républicain a besoin d’être rétabli partout. Mais je redis que, y compris sur le handicap, Valérie Pécresse est par exemple la seule à proposer que la pension de réversion puisse revenir à un enfant en situation de handicap dès lors que ses parents ont disparu. Avez-vous entendu un seul autre candidat le porter ? Non, je n’en ai pas entendu.
L’ancien président Nicolas Sarkozy refuse de soutenir Valérie Pécresse. Est-ce que c’est un handicap dans la campagne ?
Valérie Pécresse est elle-même. On ne va pas en permanence aller chercher des héritages des uns et des autres. Nicolas Sarkozy fera les choix qu’il souhaite faire. Je dis simplement qu’on ne peut pas en permanence regarder dans le rétroviseur. Et Valérie Pécresse fait son chemin, elle trace sa route. Est-ce que c’est facile? Non mais je pense que c’est comme ça qu’on peut avancer.
Le silence d’un ancien président n’est jamais neutre, Aurélien Pradié, vous le savez ?
Je n’en sais rien. C’est vous qui le dites. Pour l’instant, il ne s’est pas exprimé. Nous verrons ce qu’il dira. Mais je vous redis que, pour ma part, lorsqu’on mène une campagne présidentielle, on fait le choix de la fidélité. La fidélité, c’est une valeur qui s’est un peu perdue en politique, mais moi, c’est une valeur à laquelle je crois.
Je pense que parmi vos auditeurs, même des femmes et des hommes qui n’auraient pas mes idées, trouveront respectable qu’on puisse rester fidèle à ses convictions. C’est ce que je tâche de faire autour de Valérie Pécresse.
Alors pour les auditeurs qui sont encore indécis, quelle est selon vous la mesure phare de Valérie Pécresse ?
Je pense que le handicap est une des grandes mesures. Lorsqu’elle propose cette solidarité entre les enfants et les parents dont les enfants sont en situation de handicap, Valérie Pécresse a un geste très fort.
Je sais que parfois, on néglige ce sujet du handicap. Mais pour moi, il est fondamental à la fois pour ce qui concerne beaucoup de nos concitoyens et parce qu’il révèle l’idée que nous faisons de la société. Voilà un des combats sur lesquels j’ai poussé Valérie Pécresse et elle y est venue volontiers.
Ce matin, sur France Bleu Occitanie, Aurélien Pradié, on fait le choix de parler du sujet délicat de la fin de vie qui est oublié dans cette campagne. Valérie Pécresse fait partie des candidats qui refusent d’aller plus loin en matière de fin de vie. Pourquoi cette position, alors que les Français l’ont récemment dit : ils sont pour l’euthanasie ?
Ce sont des choix très personnels. Là, je vais m’exprimer en mon nom individuel parce que je pense qu’il faut, sur des sujets aussi essentiels, respecter les positions de chacun. Moi-même, pour tout vous dire, je doute beaucoup sur ce sujet.
Je ne sais pas quel est mon avis. Je ne sais pas s’il faut aller plus loin ou pas. Je demande à chacun de respecter aussi une part de doute sur des sujets comme ceux-là. Je n’aime pas le prosélytisme sur des sujets aussi fondamentaux. Je n’aime pas le militantisme sur des sujets aussi fondamentaux.
Mais la porte est ouverte pour Valérie Pécresse sur ce sujet de société très important ?
Le débat est ouvert, évidemment, et moi-même, comme député, je souhaite qu’à l’Assemblée nationale, nous puissions avoir un débat profond. Je ne sais pas quel sera mon vote final parce que je le redis, chacun a une expérience très personnelle de ces situations. Ce sont des débats dans lesquels je crois qu’il ne faut pas adresser un camp contre l’autre. Au contraire, il faut chercher à respecter les positions de chacun et c’est ce que je continuerai à faire.
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