Valérie Pécresse : « Nous devons aux Français un vrai débat démocratique »
La candidate des Républicains reproche à Emmanuel Macron d’esquiver une campagne électorale bouleversée par la guerre en Ukraine.
La guerre en Ukraine est venue bouleverser la campagne présidentielle. Déjà plus de deux millions d’Ukrainiens ont dû fuir leur pays. Faut-il en priorité les accueillir en France ou soutenir les capacités d’accueil des pays limitrophes ?
Il y a une tradition d’asile en France, issue de nos valeurs chrétiennes et humanistes. J’y suis fidèle. Quand une personne est persécutée ou une famille sous les bombes, elles doivent pouvoir trouver asile chez nous. Bien entendu, une grande partie des Ukrainiens attend de pouvoir rentrer chez elle et préfère se réfugier dans des pays limitrophes. Mais il faut sans tergiverser accueillir ceux qui veulent venir en France.
Quelles seraient vos priorités afin de protéger le pouvoir d’achat des Français ?
Sur le long terme, la grande question est celle de la souveraineté énergétique. En tournant le dos à l’énergie nucléaire en début de mandat, Emmanuel Macron a renié l’héritage gaulliste. Il a fragilisé la France. On prend la mesure de cette mauvaise décision à l’heure où l’Europe devrait durcir les sanctions à l’égard de la Russie et diminuer drastiquement ses achats d’hydrocarbures russes. Nous avons aujourd’hui d’urgence besoin de sortir de notre dépendance au gaz et au pétrole russes. Ce qui suppose de continuer à développer nos capacités nucléaires, ainsi que les énergies renouvelables, comme le biogaz.
Sur le court terme, il va falloir prendre des mesures pour aider les Français à supporter la hausse des prix de l’énergie. Il y a d’abord la question de l’utilisation des nouvelles recettes de l’État, via les taxes, lorsque le prix de l’essence augmente : il faut en rendre une partie aux Français. Il y a ensuite la possibilité de déconnecter les prix de l’électricité en France du tarif du marché européen, indexé sur le gaz, en cas de circonstances exceptionnelles. Nous y sommes : l’exécutif devrait immédiatement prendre cette décision par décret.
L’atonie de la campagne électorale vous inquiète-t-elle ?
Malgré la guerre en Ukraine, la campagne présidentielle ne doit pas être dérobée aux Français. Nous leur devons un vrai débat démocratique, argument contre argument, sur l’état de notre pays et le bilan d’Emmanuel Macron. Or, c’est l’esquive systématique du président de la République sortant.
Des questions cruciales se posent pourtant dans les cinq années qui viennent pour le destin de la France. Serons-nous demain encore une grande puissance ? Serons-nous demain encore une nation avec un peuple qui a envie de construire un destin commun ? Des sujets comme l’école ou la santé devraient être au cœur de la campagne. Mais aussi celui de la dette abyssale qui ne cesse de se creuser depuis cinq ans, et que nous allons léguer à nos enfants. Qui va payer l’addition du quinquennat Macron ? Je me présente devant les Français avec un projet abouti, à la fois sérieux, ferme et humain. Je suis la seule candidate à avoir le courage de faire, l’expérience politique et une équipe solide afin d’incarner une alternance crédible. Je suis prête à relever la France.
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